Suicide de classe!?

Bonjour à tous, je continue dans un débat. J'aimerais savoir ce que vous pensez de l'avis de Said Bouamama sur le suicide de classe (ou de mes mots "classe moyenne émancipée): https://www.youtube.com/watch?v=3xxm-tkyYRU (54ème minute)
Toujours en rapport avec mes images et mes interrogations:
Quel est le rapport avec mes photos et mon suicide de classe? Qu’est ce qui pourrait faire que mes connaissances, qui sont forcément plus de ma classe sociale, fassent à leur tour un SUICIDE DE CLASSE? Pourquoi est il important d’avoir un rapport de classe en France et pas un rapport ethnique?
http://intermittent-du-skatepark.com/blog/mon-suic...

T.SⒶV.
Ah oui, merci à Lucas Stella grâce à qui j'ai pu trouvé cette vidéo sur le net.
T.SⒶV.
Je ne sais pas trop quoi dire/penser sur le "suicide" de classe. C'est un concept qui me semble flou, un peu provoc, pas très concret.

En revanche :

- sur l'appartenance, la chose claire c'est que tout se joue sur la classe moyenne ; si elle se calque sur la minorité ultrariche, comme actuellement, le système perdure et se durçit ; il ne peut être mis à mal que si la classe moyenne se solidarise du prolétariat sous elle ; tout le jeu politique, libéral autant que fasciste, consiste donc à manipuler cette classe pivot ....

- sur l'ethnicité, c'est l'angle trompeur justement utilisé par le fascisme pour éloigner les esprits de la lutte sociale (des classes, si tu veux) ; en remplaçant la menace capitaliste (actionnariat, finance, délocalisation, etc) par la menace immigratoire (sans papier, islamisme, judaïsme, etc), le système fait coup double puisqu'il sécurise les puissants et fait passer les opprimés pour complices voire coupables (= bouc émissarisation).

J'espère que ma réponse te seras utile.
Ouep nikel! Comme le dit Said, la classe moyenne est la plus mobile. Qu'est ce qui fait qu'on peut faire son suicide de classe(qu'elle soit solidaire des classes populaires) Le conflit? Les sociabilités conflictuelles (comme le fut le roller pour moi, parallélisme avec le thème et mes photos)? La précarité? Une expérience de vie hors confort de propriété? Bref si vous avez des avis je veux bien qu'on partage sur ça.
T.SⒶV.
plusieurs points à voir :
- quand seule la classe ouvrière est dépossédée peu à peu, seule, elle ne peut rien faire, ou si peu. Sauf dans l'extrême (cas des mineurs par exemple) où elle se soulève, si elle n'a pas d'alliés objectifs dans le reste de la société, elle est juste réprimée.
- la classe "moyenne basse", si elle se voit déclassée socialement (financièrement et dans ses projets de progrès social) s'accroche à la stabilité, même si elle est précaire. Seules, des mesures qui la déclasseraient pourraient la faire bouger, mais il faut que ce soit en binome avec la classe ouvrière.

Tout le jeu du pouvoir et du capitalisme c'est de disperser les révoltes, pour éviter les convergences. Lâcher du lest par ci, récupérer des bordures de classes par là, afin de ne pas engendrer des colères de masses trop incontrôlable.

Si cela arrive, la solution jusuq'à présent, c'est de laisser prendre le pouvoir momentanément par le fascisme, dont souvent de provoquer des guerres, fascisme qui est un allié objectif du capitalisme. Guerres et fascisme sont les deux solutions expérimentées positivement par le capitalisme pour reprendre la main, relancer les industries et renouveler les profits.
L'étape suivante étant de faire tomber le fascisme afin de rétablir des républiques "démocratiques", en fait des oligarchies financières et industrielles pour un nouveau tour de profits et d'exploitation des masses.

fastoche, non ?
__________________________

mes références :

http://www.demagocratie.fr

http://www.actualutte.com
Fastoche pour eux apparemment tel que tu le décris!
Je reste sur le thème de "suicide de classe" et de "classe moyenne émancipée", car selon moi le vrai problème est là. Comment faire pour que la classe moyenne s'émancipe de ses "supposés savoir par rapport à la classe dominée". Comment faire pour qu'elle arrive à lâcher du regard la bourgeoisie qui lui crache dessus à longueur de journée (au travail, à l'école, dans les centres urbains...) et qu'elle participe à la recréation de culture populaire qui s'en contre fou de savoir "le jeu de pouvoir du capitalisme".
"Seul des mesures de déclassement pourraient la faire bouger" lesquelles?
"sauf dans l'extrême" est ce que l'extrême (la lutte armée) doit être éloignée forcément des solutions? Est ce qu'elle ne peut pas être considérée comme recours aussi bien que les solutions de solidarités?
Est ce que ces solutions (extrêmes)ne peuvent elles pas participer au suicide de classe? Je m'explique, tu as l'air de dire que la classe ouvrière (bref dominée) ne peut rien faire sans les classes moyennes, mais est ce que la classe dominée ne peut elle pas aller foutre quelques baffes, quelques taqués aux seins des organisations moyennes, tel que les réseaux d'économie sociale et solidaire aujourd'hui, quelques squats, des réseaux intellectuels, les principales organisations politiques, les sports plus bourgeois, les cultures plus bourgeoises...Histoire de leur faire un peu cogiter, ressentir un malêtre, bref re-culturer populairement chez cette classe faussement moyenne?
T.SⒶV.
Bah, ça fonctionne comme ça depuis bien avant la révolution bourgeoise de 1789 où tout s'est passé à Paris. Les empires et royautés alentours s'empressant d'essayer de ficher le truc par terre, et qui a vu le retour illico de l'imperial et le royal ensuite....
En effet, on ne pourra reprendre le pouvoir qu'avec une aide de la force armée. Ils ne lâcheront pas facilement leurs biens mal acquis.
Quand à la prise de conscience de la lutte des classes .... ça fait bien longtemps que les faits observables montrent que c'est une belle idée sur le papier.
Quand les classes moyennes seront au chômage de masse, écrasées de taxes et d'impôts, sorties de la solidarité (chômage, retraite, santé...) par le naufrage du modèle mis en place par les pressions populaires lors du Front Populaire, alors peut-être sortiront elle dans la rue pour s'allier avec les travailleurs smicards qui sont déjà dans la pauvreté extrême, les chômeurs et les laissés pour compte de la finance.
Ce n'est pas dans le débat, la cogitation, la culture politique que naîtra une conscience de lutte. C'est dans la colère, le desespoir, le ras le bol face à l'ineptie du pouvoir devant la puissance du modèle économique "tout financier".
Quand les miettes laissées ne suffiront plus à faire vivre une grande part de la population, elle se soulèvera.
Mais ne voit-on pas poindre le FN (dont la montée en puissance doit tout au PS puis à l'UMP) et la guerre à l'ennemi islamique (qui doit tout au colonialisme spoliateur des pays du Nord, ou plutôt aux multinationales et aux fonds de pensions), les deux bras armés du capitalisme pour brouiller les cartes ?
__________________________

mes références :

http://www.demagocratie.fr

http://www.actualutte.com
Donc une solution au suicide de classe c'est :"Quand les classes moyennes seront au chômage de masse, écrasées de taxes et d'impôts, sorties de la solidarité (chômage, retraite, santé...) par le naufrage du modèle mis en place par les pressions populaires lors du Front Populaire, alors peut-être sortiront elle dans la rue pour s'allier avec les travailleurs smicards qui sont déjà dans la pauvreté extrême, les chômeurs et les laissés pour compte de la finance." Je suis pas trop d'accord, mois je pense que le "suicide de classe" doit se faire et peut se faire avant d'être dans la misère. C'est juste un travail de langage et de réseau pour qu'il y ai des conflits entre classe moyenne et classe populaire en France. Sinon ca va être juste les réactionnaires qui vont s'offusquer!
"Ça fait longtemps que les faits observables montrent qu c'est une belle idée sur papier" ça ça vaut un "suicide de classe".
"C'est dans la colère, le desespoir, le ras le bol face à l'ineptie du pouvoir devant la puissance du modèle économique "tout financier"." D'accord avec toi, il faut penser en étant dans cet état là!!! Mais aussi il faut rester dans une optique "progressiste" constamment, c'est dans l'action que le changement se fait (au niveau individuel et du groupe) et l'action est aussi cogité. Selon moi une action-recherche et pas une recherche-action comme pas mal en science sociale utilise. Faire action, expérience, cogitation individuelle puis collective, puis re-action.
Par contre je n'aime pas les posture défaitiste, "on ne sait pas ce qui se passera", laissons nos livres d'histoires de côté, on a beaucoup mieux a amené. Apparemment les acteurs révolutionnaires noirs sont beaucoup plus dans le progressisme, alors prenons de la graine!!!
T.SⒶV.
Cela fait bientôt 40 ans que je milite, explique, décortique, écrit les méfaits du capitalisme financier, des banques et des fonds de pension.
A travers des journaux web (actualutte, demagocratie), par la création de réseaux alternatifs (thechangebook), par le militantisme politique (anarchisme puis NPA), par des actions locales ou nationales (manifestations, rencontres débats), par des groupements avec d'autres partis ou syndicats lors d'élections locales (FdG, alternatifs, coordinnation communiste, parti de gauche..) et même par ensemencement autour de moi (familles et amis et amis d'amis).
Constat : pour comprendre les ressorts du mécanisme politico-financier, il faut du temps, de la documentation, lire les accords politiques, lire les programmes politiques, consulter des sites (oxfam, économistes attérés, attac, humanité...) lire la presse (canard enchaîné, le monde diplo...).
Puis passer l'info à l'oral, et sous forme de textes (articles web).
eh bien, bien que je sois loin d'être le seul à le faire, le constat final est que cela ne bouge en rien les gens.
La seule fois où j'ai vu VRAIMENT du monde dans les rues, c'est pour la finale de la coupe du monde où des milliardaires suisses jouant sous le maillot de l'équipe de France ont gagné la coupe du monde.
Alors, croire encore que la parole, le débat, la documentation, l'explication, les preuves par les chiffres fera bouger est une utopie que je constate, pas que j'imagine.
C'est dans la douleur extrême que ça bougera, dans la famine, la misère, une vision d'avenir noire...
Le déclencheur sera une crise humanitaire dans nos sociétés dites avancées. Dans une crise due à la fois au naufrage du modèle financier de l'économie, des catastrophes inéluctables dues au modèle industriel destructeur de la nature (montée des océans, catastrophes dues au réchauffement climatiques, exodes massifs, crise de l'eau, crise alimentaire...)
C'est quand il n'y aura pas d'autre choix que les choses bougeront...
__________________________

mes références :

http://www.demagocratie.fr

http://www.actualutte.com
Jte demande pas un CV jte demande de bien vouloir participer à une réflexion d'un gars qui n'a justement jamais été dans les luttes, qui n'a jamais mis en place de réseau "politique" au sens de la définition qu'on lui donne aujourd'hui, mais qui est dans des réseau sportif, et maintenant de pratique intellectuelle ou il y a certainement beaucoup de chose qui peuvent être ouvertes car les gens qui y sont à l'intérieur ne captes pas pour le moment les enjeux...Ton expérience de lutte serait très importante dans les questions que je me pose pour construire des réseaux qui peuvent faire corps. Ce qui serait bien c'est de faire des retour sur expérience, pas CV (qui pour moi est la chose qui sépare les militants/des autres en France) par rapport aux questions que je me pose et qu'on peut se poser ici collectivement. Sans pour autant ne pas respecter ton parcours qui est des plus impressionnant! Comme on dit psartek! Mais Said Bouamama est intéressant quand il dit "les classe moyenne ne vont pas dans les quartiers pour le conflit isralo-palestinien" par exemple. C'est vrai que pas mal de militant se trompe en allant taper dans les centre villes pour beaucoup d'actions. Et je ne suis pas dupe sur le fait que c'est long!
T.SⒶV.
Y'a quand même quelque chose qui me taraude dans ce que tu me dis c'est le fait que tu me dit que ça a servit à rien les actions que tu as mené. Il y a forcément eu des retour, aussi minimes qu'ils puissent être? Déjà dans changebook je trouve se réseau très utile, donc je peux manifester qu'il y a des retours.
T.SⒶV.
C'est pas un CV, mais un retour d'expérience. Un constat.
C'est juste pour expliquer que la culture politique ne sert qu'à ceux qui s'y intéressent.
Pour le plus grand nombre, TF1 ou la 2 suffisent à l'information et la culture politique.
Et que voit-on sur ces grands médias ? Les chiens de garde du régime économico-politique en place.
il est plus facile d'écouter les raccourcis populistes du FN sur les boucs émissaires qu'on a sous la main, ou de croire que la Dette existe et qu'il faut se serrer la ceinture et toute cette sorte de choses qu'on nous serine à longueur d'antennes, que de chercher à comprendre la complexité des ressorts en action dans l'économie financière des multinationales, dans la spoliation économique, culturelle, financière des ressources du tiers monde qui nous revient en boomerang dans les dents sous la forme du terrorrisme.
Il est plus aisé ou confortable de rester accroché à l'épave qui n'a pas encore coulé, que de se retourner franchement contre le pouvoir. Surtout si on a pas compris le sens du capitalisme ultra libéral qui nous siphonne le pouvoir d'achat, la culture, la santé et la nature.
Il n'y a pas de retours si on observe les faits : en restant dans une démocratie représentative, plus de la moitié des personnes en âge de voter n'y vont même plus. Les gagnants sont ceux qui se mobilisent. Et ceux là, ne votent ni ps ni ump, ni même FdG .... ils votent FN. Justement par manque de culture politique et de lucidité, par facilité, paresse intellectuelle, hypnose médiatique, gavage sitcommesque ou téléréalitéenes.
Je fais un constat très sombre sur l'évolution de nos soit disant "démocraties" qui ne sont en fait que des "oligarchies financières".
Ce n'est pas pour cela que nous arrêterons de parler, d'écrire, de communiquer, de transmettre .... mais le temps de la conscience n'est pas le temps de l'argent. Le premier vit comme un plante, le second se déplace dans la fibre optique des réseaux boursiers.
Et pour finir, si tu trouves que Thechangebook est une réussite .... c'est un outil qui vit sous perfusion, qui est une preuve que l'autogestion pose plus de problèmes qu'elle en résoud.
Bref, soyons réalistes ...
__________________________

mes références :

http://www.demagocratie.fr

http://www.actualutte.com
Sur le "suicide de classe" qu'est ce qui ferait que la classe moyenne devienne une classe moyenne émancipée et donc plus réaliste comme le dit Joe Bar?
Je mets quelques idées qui me viennent si d'autres veulent continuer:
Être proche des réalités. Comment? En les vivants
Pour les vivres il faut forcément être proche des gens qui en souffre.
Qu'est ce qui peut rapprocher des gens qui ne sont pas normalement partis pour être voisins?
Je pars de mon parcours perso (vous pouvez faire de même pour multiplier les éléments):
-l'école :
Comment faire pour que l'école publique anciennement ZEP est une meilleur image pour que cela contribue à des affinités inter-classe? (en restant toujours dans populaire/moyen)
-Le sport :
Qu'est ce qui fait qu'un sport peut être pratiquer par les deux classes et crée des affinités assez fortes pour l'entraide et la compréhension mutuelle?
-Les lieux de vie hors cadre juridique:
Comment faire pour que les gens s'approprie leur ville et donc fasse des rencontres insolites?
-Les voyages :
Comment promouvoir le voyage à moindre frais?
Quels sont les éléments intéressants qui font qu'en voyage les gens regardent moins leur classe?
-La pensée :
En France l'écrit et la pensée structure nos vies, nos politiques.
Quelles pensées favorisent l'oralité, le bouche à oreille?
Quelles pensées émancipent? Dans le monde multipolaire ou le protectionnisme social n'existe quasi-plus quelle pensée pourrait faire "protection sociale" chez les plus pauvres? Comment la diffuser au plus proche des plus pauvres?
...
si vous avez des idées lachez vous!
T.SⒶV.
T. A. a dit...

Être proche des réalités. Comment? En les vivants
Pour les vivres il faut forcément être proche des gens qui en souffre.
Qu'est ce qui peut rapprocher des gens qui ne sont pas normalement partis pour être voisins?
[...]
si vous avez des idées lachez vous!


- "La Louve" et ses futurs petits. Lieu d'approvisionnementcoopératif large, hors des enjeux de marges bénéficiaires. Coopératif : 1 membre "actionnaire" = 1 voix, quelques soit l'apport consenti (pour décider par exemple quoi faire de la main d'oeuvre excédentaire, ou les choix les plus éthiques de producteurs)
Le travail nécessaire sur place est assuré par les membres à raison de 3 h par mois chacun, postes tournants, tous milieux sociaux confondu. Seul le coût travail en amont, comme l'acheminent des produits, s'ajoute au prix grossiste du producteur.
Au début, c'est Plutôt bobo et "pobo" , bien sur, mais les "pobo" comme moi sont dans des quartiers populaires dans lesquels ils communiquent avec leurs voisins. C'est dans un quartier populaire, dont pour l'instant la moitié des membres sont issus. Les équipes de travail respecteront pas les classes. 2000 membres pour l'instant, le local, 1500m2, ouvre à l'automne.
À New York, le modèle antérieur date de 1973 et compte aujourd'hui 16000 membres.
Récriminer n'est pas proposer
Les résultats de ton travail, Joebar, sont emportés hors de ta vue. Tu n'as aucun moyen de les mesurer.

Le passé devrait servir, oui, à éviter les pièges il me semble. Et penser, a l'instar des tenants du système, d'ailleurs, que la criminalisation des luttes a du bon me laisse vraiment perplexe...
Récriminer n'est pas proposer