Récits d'experiences de terrain dans le cadre de la campagne législative!

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Récits d'expériences de terrain dans le cadre de la campagne législative, il s'agit aussi d'un fil de discussion pour papoter autour de nos vécus sur le terrain dans le cadre de la campagne législative. Il y a parfois de beaux moments à raconter, et du coup à lire. Moi en tout cas, pour une première, j'avais envie de tenter l'exercice.
Celles et ceux qui le souhaitent, et/ou qui passent par hasard sur cette page, vous pourrez profiter des contributions qui seront apportées, et pourrez apporter les vôtres Smile

Vos participations ne sont pas seulement les bienvenues, elles sont attendues!




SOMMAIRE DES "CARNETS DE CAMPAGNE"
Sur TheChangeBook, réseau communautaire associatif et militant, #NonGafam!, non encarté, sans pub, géré et financé par ses membres.


- Carnet de campagne de Laurent Levard, Candidat #FI 75-3°Circo :
1) 26 mai 2017
2) 4 juin 2017

- Carnet de campagne de Miyette :
A) Matinée du Dimanche 14 au marché.
1) 1ère anecdote.
2) L'attaque, 2nde anecdote.
3) 3ème anecdote

Synthèse personnelle d'une campagne

par Denis

NEW! - Merci à la France Insoumise

- Journal de campagne de ? (c'est à vous!) :
A) ...


Récriminer n'est pas proposer


Ma première des premières journées de campagne législative derrière un candidat, c’est pour moi déjà tellement un truc de fous.


Dimanche 14 mai


Matinée, 1ère anecdote.
10h30.






Le R.V., prévu initialement dans mon quartier, a changé. Si j’identifie bien le lieu, c’est nettement plus prout-prout, comme ambiance. Je me dis que je dois me tromper, ce n’est pas mon arrondissement, avant de me souvenir que coté circonscription, ça doit bien rentrer malheureusement. Rien ne va comme je voudrais, est-ce parce que j’ai les j’tons, je m’aperçois au moment de partir que mon téléphone n’était pas du tout à l’heure. Plus d’une heure de décalage.
J’arrive sur les lieux 3 quarts d’heure après le lancement. J’identifie un couple tracts en mains. Plus ou moins mon âge, de cette génération éternellement jeune au-delà de l’âge limite. Dreads locks proprettes, peut-être un peu trop bien nourris, trop bien galbés. Chemise blanche repassée. Mmmm… non, c’est Ps. L’homme m’aborde. Je me demande comment il peut. Après les premières courtoisies, je n’y tiens plus : «mais punaise, quand-même, 5 ans, vous en avez pas eu assez?» Il pense pouvoir en faire un atout «oui, on a Gouverné 5 ans» me dit-il. Dans ce marché, avec son ambiance un peu carré de tissus Hermès, ces 5 ans me reviennent en mémoire avec tout leur relent xénophobe. «Oui, et comment» lui-dis-je. «sur la division notamment. Ce qui a été dit et fait aux Roms par exemple, c’était proprement dégueulasse. Est-ce Le Pen pouvait vraiment faire encore pire?»

«Ha non, quand-même pas, faut pas exagérer» dit-il en s’éloignant furtivement.
Ne s'était-il pas rendu compte à quel point on en a été proche?
Je suis sûre qu'il y repensera.

Récriminer n'est pas proposer


Ma première des premières journées de campagne législative derrière un candidat, c’est pour moi déjà tellement un truc de fous.

Dimanche 14 mai


Matinée, 2nde anecdote. Suite du 1er épisode.




Cherchant des yeux mes futurs collègues, je crois voir un tract insoumis entre les mains d'un militant que je rejoins. Je comprends que je ne suis pas à la bonne adresse quand il m'indique la responsable du coté du groupe que j'ai déjà identifié comme Ps, mais c'est trop tard : la voilà qui s'avance. Elle commence tout de suite un monologue étrange, comme quoi ils sont avec Macron, comme les autres candidats Ps d'ailleurs. Je lui réponds que ça, déjà, c'est insupportable. Elle me dit que non, ce n'est pas insupportable, et commence à dire que oui, les autres en face, là, ces guignols de Mélenchonnistes, qui ne savent même pas prononcer correctement le nom de Macron... Je prends note de l'insulte, la remercie, et m'éloigne. Elle ne m'a pas attendu pour prendre le large, toute à son étrange marmonnement. Après un aller-retour sans retrouver les miens, je décide de les appeler et les rejoinds. Ouf, des gens qui s'expriment "normalement"!
Je prends mes tracts et commence à aller au contact. Le plus souvent, ici, on semble considérer que quelqu'un qui dit bonjour sur un marché, à fortiori s'il propose un tract arborant le sourire de Jlm, c'est quelqu'un de méprisable qui ne mérite pas un regard, un sourire encore moins. Je savais à quoi m'attendre et ne m'en émeus pas, mais je ne peux m'empêcher de m'étonner tout de même que l'humain soit si mal reçu par ses congénères. J'aurais tout de même quelques sourires, quelques refus polis, et quelques regards approbateurs. Mais pas en tissus hermès. Comme un principe de classe. À moins que j'extrapole?... Smile




Récriminer n'est pas proposer


Ma première des premières journées de campagne législative derrière un candidat. Moi qui votais blanche ou qui avais piscine depuis des années, j'en reviens toujours pas...

Dimanche 14 mai


Matinée, 3ème épisode.






Je vais et viens entre les sourires approbateurs de celles et ceux qui sont venu-e-s faire leur marché aux tracts de campagne et qui ont déjà fait le plein, les mines fermées de celles et ceux qui craignent de se salir en répondant à mon sourire, deux ou trois personnes qui croient que "surtout pas" vaut pour un bonjour, et les "adversaires", nombreux, qui sont venus tracter pour leurs candidats. Les autres prennent mon tract et répondent à mes salutations, quelque-uns promettent d'un regard qu'ils seront au rendez-vous, et je leur indique Nathalie, Laurent et Kévin, leurs candidats présents sur place pour les rencontrer.
Et puis ce truc que j'ai trouvé marrant, deux réponses antagonistes : "Ouaip mais vous faites alliance avec les communistes alors bon..." et "oui mais c'est dégueulasse ce que vous avez fait aux communistes!"
Je m'arrête discuter avec le second. Il dit qu'il y a trahison, que les gens du parti de gauche et du Pc qui ont soutenu Mélenchon n'ont pas mérité ça, qu'on chipote comme ça pour leur interdire l'usage de l'image de Mélenchon et du logo insoumis, que le programme l'avenir en commun d'eux en 2007 et 2012 et puis il me parle des différentes coups de gueules de différentes personnalités qui y ont été un peu fort. Je lui donne mon propre avis : les personnalités sont ce qu'elles sont, humaines, et leur humeurs ne traduisent que leur humanité, et en aucun cas le dispositif, qui lui est plutôt ouvert, finalement. Le programme de l'AEC appartient à tous ceux qui y adhèrent, et beaucoup y ont participé, puis qu'il a également été enrichi de milliers de collaborations en ligne. Je pense également qu'il y a une certaine sclérose dans les appareils de parti qu'il faut à tout prix éviter, et que pour autant la porte est ouverte aux personnes, que par ailleurs il ne leur est pas demandé de renier leur parti ni de rendre leur carte, et que la charte qu'on leur demande de signer est honnête, correcte, elle est ni plus ni moins la base pour ne pas trahir les gens qu'on représente. Il faut absolument éviter en effet que chacun fasse ce qu'il veut sans respecter les valeurs de bases portées par les insoumis-e-s, qui sont celles pour lesquelles elles et ils votent, et qu'elles et ils ont à cœur. Sans quoi ça n'aurait aucun sens. Je lui dis aussi que le logo n'est pas une coquille vide qu'on pourrait remplir avec des intérêts individuels ou d'appareils, elle est habitée par nous tous et il faut la préserver. Par ailleurs le but du jeu est de rendre possible une majorité à l'assemblée, capable, autant que possible, d'entrer au gouvernement par la grande porte, (celle de l'intégrité, pas celle qu'on voit battre en ce moment au mépris total de la population, avec ses petits arrangements et autres postes cadeaux octroyés à droite à gauche avec des scrutins qui ne leur appartiennent pas).
On se raconte un peu, et on se quitte bons amis.
Je rejoins mon groupe, c'est fini pour ce matin.
En fin de journée j'irais me frotter au porte-à-porte, dans un quartier plus favorable, quoi que trop délaissé : le mien.



Récriminer n'est pas proposer


CARNET DE CAMPAGNE – 26 MAI 2017

Laurent Levard


Je reprends aujourd’hui la rédaction de mes carnets de campagne. Mes dix premiers carnets de campagne s’inscrivaient dans le cadre de la propagation du programme pour l’agriculture de la France insoumise et de son candidat à la présidence de la République Jean-Luc Mélenchon. Je me consacre maintenant à la campagne pour les élections législatives des 11 et 18 juin dans le cadre de la circonscription où j’ai été désigné pour représenter la France insoumise, aux côtés de ma suppléante Natalie Depraz. Il s’agit de la troisième circonscription de Paris qui couvre une partie du 17ème arrondissement (quartiers des Epinettes et des Batignolles) et une partie du 18ème arrondissement (quartier des Grandes Carrières). Comme dans la grande majorité des circonscriptions, nous avons été proposés comme candidats par une assemblée de circonscription à laquelle ont été invités à participer l’ensemble des soutiens de la France insoumise (aujourd’hui plus de 500.000 dans toute la France). Ici, plusieurs dizaines de personnes y ont participé et la proposition a été validée par le Comité électoral national de la France insoumise. Je mentionne ceci surtout pour souligner la différence avec les procédures mises en place par nombre de partis politiques, comme par exemple le mouvement En marche où la sélection a été effectuée par un comité restreint d’ « experts électoraux », e personnages de confiance du nouveau Président de la République sur la base de CV qui leurs étaient adressés. La méthode reflète aussi le projet de modèle de société….

Cette élection est une élection nationale et non une élection locale. L’élection d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République est largement le résultat d’un vote pas défaut, contre l’extrême droite. Dans nos institutions, le gouvernement est issu de la majorité parlementaire. C’est donc le résultat des élections législatives des 11 et 18 juin prochains qui déterminera la nature du prochain gouvernement et les politiques mises en œuvre. Notre objectif est donc de rassembler une majorité parlementaire autour du programme de la France insoumise, l’Avenir en Commun et les 41 livrets thématiques qui viennent le compléter et l’approfondir.

Plus de soixante-dix Insoumis.e.s, habitants de nos deux arrondissements, sont aujourd’hui mobilisés dans la campagne de la 3ème circonscription de Paris, en grande majorité des gens qui n’appartiennent pas à des organisations politiques, même si participent aussi des membres ou anciens membres de plusieurs organisations. Nombre d’entre eux nous ont rejoints après l’élection présidentielle. Des activités sont prévues tous les jours, avec avant tout comme objectif de discuter avec l’ensemble des habitants, et notamment dans les quartiers populaires où Jean-Luc Mélenchon a obtenu jusqu’à 36% des voix dans certains bureaux de vote (20% au niveau de l’ensemble de la circonscription). Lors des rencontres avec les habitants et notamment les plus jeunes de ces secteurs, nous mesurons à quel point la candidature de Jean-Luc Mélenchon a représenté un immense espoir, à quel point la défaite est amère. L’enjeu est immense de convaincre tous ces gens que la bataille n’est pas finie (d’ailleurs, même après les législatives, notre bataille contre cette indécent accaparement de richesses, contre la catastrophe écologique, pour un monde plus humain et solidaire ne s’arrêtera pas !), qu’il ne faut pas baisser les bras, que c’est l’élection du Parlement qui déterminera la nature du prochain gouvernement. Mais, ces discussions montrent aussi à quel point nombreux sont celles et ceux qui n’entendent pas baisser les bras, qui sont tout-à-fait conscients de l’enjeu des législatives, et des batailles à venir. Au square de la Moskova (18ème), ce groupe de femmes filles d’immigrés algériens (qui m’ont d’ailleurs invité à manger une délicieuse crêpe algérienne au miel…), me disaient que, elles, la seconde génération, ne se laisseront pas faire comme leurs parents qui ont dû accepter de travailler, de se taire, de ne pas pouvoir voter, qu’il faudrait compter sur elles !

D’une façon générale, nombreux sont celles et ceux qui sont plus ou moins conscients de la nature de ce gouvernement, de la casse de nos règles protectrices collectives (le droit du travail, la protection sociale) qu’il entend mener à bien. La casse du droit du travail va aggraver considérablement le rapport de force pour les salariés quel que soit le type d’entreprise. Elle va transposer au niveau national les pratiques de dumping social entre pays et peuples européens qui sont actuellement organisées par l’Union européenne (interdiction de toute harmonisation sociale entre États membres, impossibilité de fait de toute harmonisation fiscale puisqu’il faut l’accord de l’unanimité des États membres, directive sur les travailleurs détachés). En effet, il est clair que, dès qu’une entreprise d’un secteur donné aura adopté un accord défavorable aux salariés, les autres entreprises du secteur pourront à leur tour faire pression sur leurs propres salariés en arguant de l’avantage de compétitivité acquis par la première et des risques de faillite et de pertes d’emplois au cas où ses propres salariés n’accepteraient un accord aussi défavorable pour eux-mêmes. Chaque salarié réagira alors en fonction de ses propres intérêts immédiats, même si l’accord se traduira par une dégradation pour lui et par une nouvelle pression sur l’ensemble des salariés des autres entreprises. Voilà comment Macron et son gouvernement s’apprêtent à généraliser l’esprit de concurrence entre salariés en substitution des mécanismes et de la culture de solidarité. Une salariée de Carrefour m’expliquait avant-hier le degré de maltraitance et de pression à laquelle sont déjà soumis les salariés ; un salarié d’une entreprise de maintenance me disait hier qu’il n’y aurait pour eux aucune façon de négocier, de peser face à la volonté de leur employeur. Mais, là aussi, la situation est diverse, tel ce retraité persuadé que Macron allait augmenter les petites pensions, que, pour les gens pauvres, les choses allaient s’améliorer, c’est ce qu’il avait compris de ce que disent les médias m’a-t-il dit… Et puis tant de gens qui semblent avoir complètement décroché de toute implication dans la société, tant de dégâts que nous laissent ces gouvernements Sarkozy et Hollande alors que nous sommes un des pays les plus riches du monde.

Dans les deux premières réunions publiques que nous avons tenues, à l’école du capitaine Lagache et à l’école du Boulevard Bessières, divers sujets ont été abordés, dont la question du burn-out. Car, alors qu’une partie de la population est exclue du marché du travail, une autre partie est soumise à des horaires, cadences, pressions psychologiques infernales, avec de très nombreuses situations d’épuisement professionnel ou burn-out, non reconnu aujourd’hui comme maladie professionnelle. La question du chômage a également été abordée, ainsi que le scandale du CICE. Un chef d’entreprise nous expliquait notamment –validant ainsi totalement les analyses et propositions de la France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon- que les sommes ainsi reçues n’avaient absolument aucun impact sur l’emploi, « un chef d’entreprise n’embauche pas parce qu’il reçoit de l’agent, mais parce qu’il a des clients à fournir, parce qu’il y a une demande ». L’importance pour la création d’emplois de la relance par l’investissement public dans la transition écologique et de l’accroissement des revenus des couches populaires a été soulignée. Ce sont des éléments centraux du programme de la France insoumise, ainsi que la réduction effective du temps de travail qui doit également permettre de mieux partager le travail dans la société.

Je veux dire aussi un mot sur ma participation à la manifestation de solidarité avec les prisonniers palestiniens. J’ai rédigé un article spécifique à ce sujet que je joins à ce carnet (publié hier sur ma page facebook).

Avec ces dizaines de militants Insoumis.e.s nous engageons donc cette campagne officielle avec détermination, car notre beau pays et notre chère planète, pas plus aujourd’hui qu’hier, ne doivent pas être une fois de plus sacrifiés aux intérêts d’une caste minoritaire et à son irresponsabilité écologique.



Facebook (page personnelle) : Laurent Levard
Facebook (campagne législatives) : France Insoumise Paris 3e circonscription
Twitter (campagne législatives) : @Levard2017 et @FI_Paris17




SOUTIEN AUX PRISONNIERS PALESTINIENS EN GRÈVE DE LA FAIM

J’ai participé hier mercredi 24 mai au rassemblement organisé devant le palais de l’Opéra par l’Association France-Palestine Solidarité (AFPS) et les diverses organisations du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, en solidarité avec les plus de 1000 prisonniers palestiniens en grève de la faim depuis plus d’un mois, dont le dirigeant Marwan Barghouti.




Laurent Levard, candidat de la France insoumise pour la 3ème circonscription de Paris, au rassemblement de soutien aux prisonniers palestiniens en grève de la faim, Paris, 24 mai 2017


En violation des règles humanitaires les plus fondamentales, plusieurs milliers de Palestiniens sont enfermés dans les prisons israéliennes dans des conditions déplorables. Les plus de 1000 prisonniers politiques palestiniens en grève de la faim depuis le 17 avril demandent la possibilité de recevoir deux visites par mois au lieu d’une, d’avoir accès aux soins de longue durée pour ceux qui le nécessitent et d’avoir le droit d’étudier à distance dans une université israélienne, droits qui leur sont aujourd’hui niés.

Alors qu’ils ont été mis à l’isolement complet depuis le début de la grève de la faim, le peu d’informations dont on dispose indiquent que l’état physique des prisonniers s’est fortement dégradé dans les derniers jours. Le silence des médias et celui encore plus complet du nouveau gouvernement français et d’Emmanuel Macron sont absolument inacceptables, ils participent d’une complicité avec le gouvernement israélien d’extrême droite qui agit en violation permanente du droit international.

Élire une majorité parlementaire autour de la France insoumise sera aussi un moyen de mettre fin à cette complicité, de faire avancer l’exigence de reconnaissance de l’État palestinien par la France et d’appuyer la solution à deux États coexistant pacifiquement par l’application pleine et entière des résolutions de l’ONU (reconnaissance du droit souverain du peuple palestinien à disposer d’un État viable et indépendant, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem Est pour capitale et dans le respect du principe du droit au retour des réfugiés).



Laurent Levard
Jeudi 25 mai 2017





Laurent Levard, candidat FI 75-3° Carnet de campagne

4 juin


Cher.e.s ami.e.s,

Le rythme de la campagne ne me permettra pas de rédiger des carnets de campagne aussi fournis que ce que j'avais prévu. Et pourtant il y a bien matière, sur la base de toutes ces rencontres passionnantes et instructives. La semaine aura été marquée par de nombreuses rencontres avec les habitants dans une circonscription de contrastes, comme le jour et la nuit : D'un côté, dans le Nord de notre circonscription, tant de gens simples luttant aux quotidien pour vivre dignement, éduquer correctement leurs enfants, pouvoir se soigner, avoir un emploi. Sans parler des situations extrêmes : celui qui lutte depuis 15 ans pour avoir des papiers tout en travaillant ; des personnes qui semblent parfois avoir socialement décroché ; ou encore, au coin d'une rue une affichette du collectif "Les morts de la rue" indique : "Un homme (peut-être Pierre), sans domicile fixe, est décédé [ici] le 3 avril 2017. Il était âgé d'environ une cinquantaine d'années. Si vous le connaissiez, si vous disposez d'informations permettant de lui rendre hommages, merci de nous contacter (.../...)". De l'autre, la jeunesse dorée et macroniste du quartier des Batignolles, pleine de suffisance et d'arrogance, dont l'un d'eux, sur une terrasse de café, alors que je tentais de leur dire à quel point les inégalités risquaient de s'aggraver encore avec Macron, se pliait de rire avec ses propres amis à sa propre réplique, après m'avoir en effet répondu "mais nous on s'en fout, on gagne du fric"....



Bon, je disais donc que je n'aurai pas le temps d'en dire plus, mais je vous donne tout de même quelques liens sur la visite de soutien à ma candidature de Jean-Luc Mélenchon sur la place Guy Môquet le mardi 30 mai. Un grand moment de la campagne, très bien organisé par toute l'équipe, beaucoup de monde (400 à 500 personnes), un climat chaleureux, sérieux, émouvant. Je vous mets en lien trois vidéos faites à cette occasion : la première où ma suppléante et moi avons improvisé des interventions sur l'agriculture et l'alimentation (moi) et sur l'éducation (Natalie) en attendant Jean-Luc Mélenchon, encore retenu à l'autre bout de Paris pour soutenir un autre candidat (oui il nous a fallu improviser une petite heure...) : la seconde avec ma courte intervention après l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon ; la troisième, que je vous recommande fortement, de l'intervention de Jean-Luc Mélenchon. Je voudrais aussi souligner les très belles photos faites à cette occasion par tout un certain nombre de gens. Notamment celles en noir et blanc de Vincent Blanqui qui a su si bien capter les visages et les regards de plusieurs participants. On retrouve cela sur la page FB de ma campagne https://www.facebook.com/franceinsoumiseparis3ecir... (distincte de mon compte FB qui est d'ailleurs lui aussi exclusivement politique : que je vous invite par ailleurs à aimer et partager !)

https://www.youtube.com/watch?v=YnFeAiwpDd4

https://www.youtube.com/watch?v=1cZEHZWipm0

https://www.youtube.com/watch?v=WNg-HeddVr8

(la dernière est celle de JLM)

Et voici l'un des albums photos (celui de Vincent Blanqui) :
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1021236568...

Bien amicalement

Laurent Levard

Merci à la France Insoumise (synthèse personnelle d'une campagne)




Chère France Insoumise,

Merci de m'avoir réveillé après ce long sommeil, car je ne croyais plus dans la politique et je ne me retrouvais plus dans aucune proposition. Je me sentais toujours en contradiction dans mon désir de changer la société, de dénoncer les violences économiques, psychologiques, religieuses, raciales... et d'accompagner ceux qui souffrent. Je vivais une contraction, puisque agir dans son milieu n'est qu'un pansement, voir une "bonne conscience" facilement achetée par ceux qui produisent tant de souffrance dans notre entourage.

Sur le plan social, j'ai toujours essayé de faire de mon mieux, j'ai exploré différentes formes d'action au niveau local : action politique du Parti Humaniste, action sociale et culturelle dans la Convergence des Cultures, journaux de quartier, actions de solidarité, création de projets associatif, sans compter la vocation qui s'exprime à travers mon travail auprès des personnes âgées. Je suis allé voir des amis en Afrique, au Moyen-Orient, en Amérique latine, pour m'inspirer et les accompagner. Depuis mon adolescence, je suis intéressé par toutes les formes d'action qui rejettent la violence, proposent la désobéissance face aux lois de l'injustice et aux minorités du pouvoir.

A titre personnel , j'ai toujours essayer d'avoir un style de vie "humaniste" qui applique la Règle d'Or consistant à toujours traiter les autres tel j'aimerais être traité, et à me réconcilier, autant avec les autres qu'avec moi-même, en cas d'échec de cette intention. J'ai toujours essayé de m'appliquer un style de vie cohérent où je fais ce que je dis et ce que je ressens, car la division interne est pour moi la source de toute souffrance, et donc de la violence. Je me suis efforcé de vivre dans l'enthousiasme projets après projets.

Mon intention a été de réveiller le principe qui donne à l'être humain sa différence avec l'animal ou l'objet. Par l'épanouissement à travers l'intentionnalité, et la connaissance du fonctionnement du psychisme. Autour de moi, j'ai vu beaucoup de gens tomber dans le ressentiment et le mal-être... alors j'essaie plutôt de veiller à toujours être autant révolté par les idéologies politiques, financières et religieuses qui aujourd'hui considèrent l'être humain comme un objet : un corps sans âme, un outil de production, un consommateur.

Mais il me manquait le niveau global, parce qu'il n'existait plus en France de mouvement social qui agisse à la fois sur les structures du système et dans la base sociale. Quand je visitais des amis aux quatre coins du monde et que je m'intéressais aux mouvements sociaux qui émergeaient, je me disais toujours qu'une force sociale de base, ce n'est pas pour nous. En France, la réponse d'une minorité d'individus qui veulent se séparer du plus grand nombre, vivre isolés, ne me convainc pas. Je me disais que leur discours, même s'il est valable pour le développement humain, ne pouvait intéresser le plus grand nombre, qui continueront à déléguer leur pouvoir et à laisser l'injustice et la violence économique (source de toutes les frustrations actuelles) envahir nos rues.

Aujourd'hui, ceux qui se croient être les "gagnants" (du point de vue économique) tombent dans l'individualisme forcené et prennent conscience un peu tard que quand l'énergie leur manque, leur couple tombe, la maladie surprend, la mort arrive... l'argent accumulé ne sert a rien ! Dans les quartiers, les gens ont été abandonnés par les forces sociales et les militants ont été remplacés par des "professionnels", par le système des subventions, plutôt administratif, mettant de côté la communication directe ou l'altruisme qui sont la racine de l'action valable pour déloger la violence. Il reste quelques travailleurs dans l'éducation, le social ou le médical, qui conservent leur vocation, et partagent le programme de la France Insoumise.

Je ne veux pas me retirer dans une sorte de communauté, mais vivre pleinement dans le monde : je travaille, j'agis et je vis dans mon quartier, j'essaie d'aimer les gens en dépassant les petitesses, mon intérêt et ma recherche va vers le rejet de la violence, vers le dépassement de la souffrance personnelle et sociale, parce que je me réfère à l'humanisme universaliste qui a été le seul dans l'humanité à produire des changements significatifs sur le plan personnel, le milieu immédiat et à l'échelle globale des civilisations. Cet humanisme, qui n'est pas une morale, mais un comportement et un acte pour la vie, je l'ai retrouvé dans la France Insoumise.

Au moment des élections présidentielles je me suis rendu compte que je passais peut-être à côté de quelque chose. Et sans trop réfléchir, j'ai cherché et je me suis inscrit dans le groupe de la France Insoumise dans mon quartier. Avant cela, j'ai cherché des informations et ce qui m'a convaincu ce sont les vidéos très pédagogiques de la Revue de Presse de JL Mélenchon ou de "Osons causer", ainsi que le programme de l'Avenir en Commun. Dans tout cela je retrouvais en grande partie mes convictions. Bien-sûr, il manque pour moi la dimension d'un changement personnel et social simultané, qui est la seule garantie d'une profonde rénovation de l'humanité. Mais ce thème peut se comprendre dans l'action, quand on reconnaît avec sincérité le fossé qui existe entre nos pensées, nos actes, et notre attitude personnelle. De plus, en écoutant Mélenchon et ceux qui l'entourent, j'ai saisis cette intention chez lui, par son parcours, par sa manière d'avancer ses propositions, par sa poésie et par la force de l'esprit qui oriente son action.

À partir de ce moment mes priorités ont changé :j'ai réduit pour quelques temps mes études, la peinture, mes lectures, une partie de mes activités, qui sont toutefois restées présentes et source d'inspiration le long de ce mois de campagne. Aujourd'hui, je compare ceux que j'aime étudier : Mani, Zarathoustra comme Silo avait lancé un message presque imperceptible dans le monde (réduit souvent à de la spiritualité), qui donna naissance à une grande révolution sociale et humaine. Attar ou Kubra aussi devaient chercher les sources de la sagesse, et se rebeller avec intelligence contre l'invasion des mongoles et le pouvoir qui croyait naïvement à la réussite grâce à l'accumulation des richesses.

Grâce à tout ce travail de réflexion, de méditation et d'action, pendant ses premières semaines d'implication dans l'action politique, je me suis trouvé souvent bien différent : très inspiré, calme et très heureux, avec une autre sensation que celle du passé où j'avais été actif sur le plan politique. Je ne peux décrire cela, mais je suis plus joyeux, parce que je me sens plus cohérent.

Ce qui me plait, c'est de rencontrer des personnes d'une même sensibilité dans mon quartier, sûrement plus enclins à produire un changement profond au niveau social que ceux que j'ai rencontré dans le milieu institutionnel ou associatif. Dans les réunions et l'action, j'ai apprécié la grande diversité des personnes, par leur âge et par leur expérience. J'ai trouvé une intention de bien se traiter et également de bien traiter les oppositions qui ne manquaient pas de s'exprimer par le cynisme, la fermeture ou, plus rarement, par la violence.

J'ai ressenti dans l'action auprès des habitants la polarisation des "deux clans" dans l'ambiance actuelle de la violence économique et politique et du "mythe de la réussite" : d'un côté, l'humanisme (beaucoup de gens s'approchant avec bienveillance, ou venant exposer leurs doutes et leurs questions), et l'anti-humanisme où on voyait des personnes seulement préoccupés de leurs intérêts à courts termes (souvent avec des questions économiques, ou avec la peur de perdre argent, situation et prestige). Dans tous les cas, j'ai senti une grande frustration à laquelle chacun tente de donner une réponse. Il existe un esprit de vengeance qui cherche à "gagner" à tous prix sans prendre en compte le destin de l'humanité. En contraste, s'organise un esprit de compréhension qui cherche à sortir la planète du non-sens. Bien-sûr, je me situe dans ce dernier choix, car il est le seul bon pour l'avenir, pour l’équilibre psychique des individus et des groupes humains, pour la continuité et la transcendance de toute humanité et dans les temps et les espaces futurs.

Nous voici maintenant en train de construire une force nouvelle, qui doit s'organiser sur une base différente de celle des vieux partis avec leurs coupoles et leurs militants trahis. Une force présente à la base, et unie pour agir sur le global. Des équipes qui doivent accompagner au jour le jour les personnes qui souffrent de la violence : en les informant des conséquences des lois, le fonctionnement des systèmes politiques et économiques et en nous entraidant pour nous réapproprier notre place et notre joie perdue.

Dans ce processus, où l'on doit se libérer des habitudes et des croyances imposées, il y aura des difficultés. Le plus important sera dans notre belle diversité, d'avoir toujours la plus grande affection pour ceux qui luttent pour vivre dans de bonnes conditions de vie, d'éducation et de santé et pour ceux qui s'organisent et agissent.

Je m'interroge sur l'avenir, alors que les profonds changements semblent remis à plus tard, et que nos générations seront critiquées pour leur hypocrisie et leur irresponsabilité. En même temps, je veux voir que quelque-chose de beau avance et s'exprime, très loin des ridicules du pouvoir et des formateurs d'opinion.


Les gens, on ne lâche rien !

Denis Dégé





To be continued, suite au prochain épisode...
(Whaaaooou, mais quel suspens intoléérablllle!!!)

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Récits d'expériences de terrain dans le cadre de la campagne législative, il s'agit aussi d'un fil de discussion pour papoter autour de nos vécus sur le terrain dans le cadre de la campagne législative. Pour celles et ceux pour qui c'est, comme pour moi, une première, ça peut être marrant à partager. Moi en tout cas, je vous raconterais ma première journée Smile
Celles et ceux qui le souhaitent, et/ou qui passent par hasard sur cette page, vous aurez peut-être droit bientôt à mon récit complet de cette première journée de militance FI Smile

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