Le sentiment d'appartenance (et beaucoup plus ;) )

Qu’est-ce que j’entends par là ? (ben à vrai dire, par-là, je n’entends pas grand-chose Wink )
Bon, restons sérieux…

Ce que j’appelle le sentiment d’appartenance c’est celui qui à partir d’un sentiment d’adhésion, qui mène au soutient et suffit à l’engagement, devient plus fort que la raison en cela qu’il dépasse l’esprit critique, celui qui oblige et force à la soumission avec le consentement au nom du collectif. Celui qui fait se sentir agressé lorsque le collectif est ne serai ce que critiqué et qui pousse au repli sur soi et rejet l’autre, celui qui critique le collectif.

Ce sentiment n’est pas nécessaire à l’action commune, il en est un frein, il est l’instrument même de l’extrême droite. Les nôtres, nos instruments, sont la raison, l’ouverture, la tolérance de toute croyance ou conviction personnelle qui ne conduit pas au développement de ce sentiment d’appartenance à partir de l’adhésion et de l’engagement, et l’espoir en l’Homme en la croyance qu’il n’est pas foncièrement mauvais car similaire à nous et nous ne sommes ni mauvais, ni bon, nous sommes humains.

Je soutiens pour ma part plusieurs mouvements à gauche (ma limite d’adhésion s’arrête làWink, mais je n’appartiens à aucun en particulier.

LE FDG

Je soutiens le FdG lors des élections et dans son esprit initial de rassemblement et d’addition des idées. Parce qu’il a été capable de redonner du sens à l’élection, parce qu’il rassemble et permet aux sensibilités particulières de s’exprimer dans un rassemblement de partis et de mouvements syndicaux et associatif. Parce qu’il invente des outils qui ouvrent les portes sur un autre chemin. Parce qu’il redonne l’espoir d’un autre chemin à emprunter.
Je soutiens et m’engage auprès du Fdg quand il dit n’attendez pas les consignes, quand il crée les assemblées citoyennes et prône une construction commune du programme.

Je n’adhère pas au FdG quand il ne se dote pas des moyens structurels et des processus permettant une réelle coordination transverse des initiatives, ni des moyens de discuter le programme et de le modifier sur le net ou en assemblée et n’assure pas la transparence du processus.
Je n’adhère pas au Fdg qui se limite à la légalité politique des élections et se place derrière les syndicats dans les luttes de résistance et qui reste sourd à la demande de construction de structures alternatives telles que des banques différentes ou autres structures permettant de s’affranchir dans le quotidien des structures basées sur les principes du capitalisme.

Je n’adhère pas au FdG lorsqu’il cultive l’ambiguïté sur son anti capitalisme ou seulement sont anti libéralisme (mais j’adhère au fdg qui refuse de se voir coller l’étiquette anti, qui est pour autre chose et qui compose avec la réalité d’une nécessité « pédagogique » dans le cadre d’une propagande capitaliste constante et encrée dans les esprit en allant les chercher où ils sont) , ni quand il prône un certain sentiment d’appartenance et semble en faire un préalable pour adhérer au nom d’un soit disant combat sur le terrain de l’extrême droite. Adhérer aux valeurs liberté, égalité, fraternité, c’est être Français disait Mélenchon. Ok pour moi, alors je suis Français. Mais s’il faut être patriote, développer un sentiment d’appartenance à la France, alors non, je ne suis pas Français et s’il faut être Français de cette façon pour être au FdG, alors non, je ne suis pas au FdG et je ne le soutiens pas sur cette voie.
Sinon, j’ai voté FdG pour info et soutenu activement la campagne…


LE NPA

Je soutiens le NPA pour son idéal, pour tout ce qui fait le fond de ce programme, pour son soutien actif et initiateur des luttes quotidiennes de résistance. Pour la voie qu’il choisit en prônant la prise de conscience et l’utilisation qu’il fait de la tribune médiatique qui s’offre à lui lors des élections.
Parce qu’il est en quelque sorte pour moi ce qu’il y a de meilleur dans le cadre d’un système capitaliste comme ligne de défense en prônant un état protecteur et redresseur des inégalités par le moyen de la loi démocratique et de l’action sociale au service du rapport de force entre exploités et exploiteurs (rentiers et possédants).

Pour sa lutte contre le sentiment d’appartenance, mais pas pour sa confusion entre appartenance et adhésion et encore moins quand il se fait censeur, peureux (et pas seulement méfiant et critique), et s’oublie lui-même dans un sentiment d’appartenance qui le pousse au rejet et au sectarisme.
Pour son accompagnement des luttes des peuples partout dans le monde, mais pas quand il s’ostracise et refuse d’accompagner le peuple en France dans sa prise de conscience.

Je n’adhère pas au Npa quand il est seulement « anti » et pas assez « pro ». Qu’il refuse la lutte par les urnes et ne s’investi pas assez dans la construction pratique d’une alternative prônée par les libertaires.

Enfin, quand il est aveugle et sourd à ce que suppose comme retournement de situation, la projection du rôle de l’état dans le cadre d’un système communiste. Etat passant d’un rôle protecteur et régulateur à celui de contrainte et d’oppression de l’individu au profit de l’intérêt commun.


LES LIBERTAIRES

Je soutiens les libertaires dans leur compréhension de ce qu’est l’état dans un système communiste et de la nécessité de le cantonner à un rôle de conseil, de le remplacer partout où cela est possible (entendre dans tous ses rôles classiques dans un système capitaliste) par un processus décentralisé ne proposant que des processus de règlement des conflits du type le moins contraignant possible pour l’individu et promouvant l’ordre d’importance Initiative individuelle ou collective / Recherche de consensus / Recherche d’un ensemble de solutions non opposées / Arbitrage Démocratique direct par vote majoritaire / Arbitrage Démocratique par des représentants a mandat impératif / Arbitrage par des représentants à mandat représentatif.

Je soutiens les libertaires lorsqu’ils prônent la rupture par la construction sociale à l’intérieur même du système social capitaliste en rupture avec les valeurs de cette société.

Je n’adhère pas à leur rejet dogmatique de tout état et d’accord possible avec les « étatistes », lorsqu’ils rejettent le principe même de rechercher un terrain d’entente allant ainsi dans la pratique à l’encontre même de leurs idéaux au nom d’un passé douloureux et de la nécessaire mauvaise foi des « étatistes ».

Je n’adhère pas quand ils refusent l’action par l’élection au nom d’un refus de cautionner un système de « démocratie bourgeoise » qui ne pourrait être détourné de son fonctionnement normal. Cette attitude, loin d’être efficace, laisse en réalité le champ libre à ceux qui s’en emparent pour se dire légitime et s’emparer des moyens pratique de les faire taire et d’étouffer leurs idéaux.

LES INDIGNES

Je soutiens les indignés quand ils demandent aux individus de venir avec leurs idées et en se départissant de leurs drapeaux.
Je soutiens les indignés lorsqu’ils se donnent pour mission la redécouverte de la Démocratie, quand ils donnent exemple du débat démocratique et pratiquent l’addition des idées et des moyens de lutte.

Je n’adhère pas quand ils comptent construire une alternative au système social en place avec ceux-là même qui le cautionne et n’aspirent qu’à le rendre plus « humain » ou encore à le combattre en apparence pour recruter pour des idéaux fascistes.

Regardez bien ce qui nous divise.

Ce ne sont que préjugés, sentiments d’appartenance, dogmatisme, attitude d’opposition des idées là où il est si facile de les additionner dans le respect des prérequis de transparence, de respect des assurances et exigences de contrôle de chacun.

La peur, le rejet, le sentiment d’appartenance, l’affrontement des idées, et des postures sont les armes de la droite pas les nôtres.
La libre association de mouvement prônée par le FdG me semble la meilleure structure garantissant le respect des adhésions personnelles pour peu qu’il accepte de se doter de transparence, de Démocratie et de transversalité dans son fonctionnement.

Je ne dis pas que ce qui nous uni est plus grand que ce qui nous divise, je dis qu'il est possible de nous unir malgré nos différences si nous savons être de gauche.

Je ne dis pas adhérez au front de gauche, et s’il faut en passer pour des raisons de susceptibilité par une refondation, passons en par-là, mais de grâce, rappelez-vous quelles sont vos valeurs, vos aspirations et les conditions qui feront que nous aurons une chance de les voir aboutir…
"L'art de la citation est l'art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-même." Voltaire Wink
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je n'avais pas vu ce post en son temps et je regrette.. j'aurais répondu Wink

je suis d'accord avec cette façon de voir. je ne suis pas en accord total avec le fdg mais ce que je veux aujourd'hui c'est changer de système et ça passe par un changement de la constitution. "mes idées" libertaires écolo psychanalytiques, pour l'allaitement longue durée (et donc taxée d'antiféminisme.. un comble) ne sont pas les plus répandues. je crois que le fdg est la seule formation qui peut changer quelque chose. j'apprécie que le fdg soit la réunion de différents partis et aussi de tas de gens non encartés. je pense que ce qui nous relie tous ici c'est l'humanisme et que si tous les humanistes votaient fdg il serait possible alors de passer au pouvoir et de pouvoir se faire entendre dans une constituante.

perso je n'ai pas ressenti de difficulté concernant la transversalité de la démocratie, j'ai eu plutôt l'impression que tout était voté à la base avant de remonter vers le national. en tout cas les décisions prises semblaient coller avec ce qui se disait sur le terrain..
rien ne sert de courir, non rien ne sert de courir. d'ailleurs, restez couchés !

C'est rafraichissant de tomber sur un fil comme celui ci Smile


Pas de défense de sa chapelle, pas de rejet en bloc, juste un appel à ne pas nier les qualités des uns parce qu'il existe des désaccords avec les autres dans lequel je me retrouve complétement.


Tous les groupes, incluant aussi bien les partis que les associations, les clubs ou les cercles, qui défendent des valeurs ou des projets qui me tiennent à coeur, qui vont dans le sens que je crois bon, ont mon soutien sur ces points et le perdent quand ils adoptent des positions à la fois incompatibles avec mon idéal et trop peu argumentées (Le sectarisme idéologique est aussi nocif que celui religieux.)


Je vais une petite plongée dans les souvenirs de TCB et j'ai croisé ce fil hélas peu dévellopé https://www.thechangebook.org/forum/thread/2141/de... Je pense que celui ci et le fil que vous lisez en ce moment se rejoignent. Une des conditions sans laquelle le débat est impossible, si ce n'est de manière formelle, est de reconnaître à priori que nous ne détenons pas la vérité et qu'aucun groupe, parti ou mouvement  auquel nous adhérons ne l'a, lui non plus, en sa possession.


Il y a peu j'ai dévoré Identité et violence d'Amartya Sen, le propos de ce livre entre en résonnance avec ce fil : chacun de nous à des dizaines d'affinités, de liens, avec des groupes informels (ex : amateur de neurofunk) ou avec des groupes institutionnalisés (ex : un club de joueurs de bridge), parfois il y a des conflits entre les aspirations de chacun des groupes et nous faisons alors des arbitrages personnels, je dirais même que nous devons faire personnelement des arbitrages, sinon c'est que nous n'avons pas de liberté.