Criminalisation des résistances sociales.

Red Fawn Fallis



Pour signer la pétition, participer à subvenir aux besoins de ce combat et la courte vidéo (2mn) en version originale ici http://indi.com/freeredfawn
You can support her by donating @ https://www.generosity.com/fundraising/red-fawn-le...



Red Fawn Fallis
Arrêtée à Standing Rock le 27 octobre 2016 alors qu'elle participait à une manifestation pacifique. Elle est entre autre accusée de tentative de meurtre sur un officier des forces de l'ordre, alors même qu'elle était menottée et maintenue au sol par le genou de ce même officier .
Red Fawn encoure pourtant plus de 20 années de détention.

Voici plus d'un an maintenant que les habitants des environs du pipline Dakota access (DAPL) se sont mobilisés pour sauvegarder eau potable, environnement et mode de vie en accord avec celui-ci. Mais le vieux monde destructeur s'accroche et n'est pas à une entaille prés à sa démocratie affichée. Là comme ailleurs les défenseurs de l'Eau l'empêchent de tourner en rond dans ses incohérences, et leur courage est largement réprimé pour leur "passer l'envie". Pourtant ils tiennent bon. L'arrestation de RedFawn pouvait ressembler à d'autres ici (les poignées de terre qui deviennent des armes par destination, par exemple), mais là bas on peut encore moins compter sur les résultats des dernières élections...
Voir Ici comment aider Red Fawn

A noter que 4 nouvelles personnes avaient ensuite été arrêtées (source FB : https://www.facebook.com/groups/IdleNoMoreFrance/ ). Dernière actu au 18 mai, encore des manifestants dans le viseur : https://shadowproof.com/2017/05/18/federal-governm...


Pour approfondir encore : http://heavy.com/news/2016/11/red-fawn-fallis-dako...

Actualité.

Red Fawn Fallis est toujours en prison, toujours accusée d'avoir tiré sur les policiers alors que les images prises et publiées sur le web montrent à quel point il est peu probable que les tirs soient venus d'elle.


- Le 5 juin 2017, http://iwf.org/blog/2804038/standing-rock-proteste...
- Le 4 juin 2017, sur The Denver Post : Red Fawn Fallis demande à être libérée avant son procès (pour tirs de protestation) le mois prochain Red Fawn Fallis seeks release before pipeline protest shooting trial
- Le 3 juin, http://bismarcktribune.com/news/state-and-regional...
- le 18 mai http://iwf.org/blog/2804038/standing-rock-proteste...




Criminalisation des protestataires contre le 49.3 - Frédéric.



Frédéric, arrêté dans le cadre de la Protestation contre le 49.3 - Loi travail, risque jusqu'à 8 mois de prison ferme pour son militantisme. Rendu le 7 Mars (8h30 à la 24ème chambre correctionnelle du TGI de Paris, pour les soutiens qu'il espère nombreux)

Fred est coupable d'avoir filmé des violences policières sur la nasse du 49-3, Pont de la Concorde, la 5 juillet à Paris. Il est accusé d'outrage par crachat, menace de mort et rébellion, autant d'accusation qu'il nie. On ne compte plus les fois où Fred filme des violences policières et où LES FAUX TÉMOIGNAGES DE LA POLICE le conduisent au tribunal. Fred a donc déjà été condamné. Sous le coup d'un sursis, il risque maintenant 8 mois de prison ferme en comptant les 4 requis le 7 février dernier , et les 4 mois de sursis antérieurs alors qu'il filmait sur une zad.

"Depuis 4 ans, Fred filme les violences policières dans les ZAD et les manifs. Observateur, au plus près des policiers, il est regulièrement interpellé. Après avoir filmer des agressions de la police sur des manifestants le 5 juillet, dans la nasse géante du Pont de la Concorde, Fred est poursuivie sur la base de faux témoignages policiers. Le procureur demande 8 MOIS DE PRISON FERME . Le verdict sera rendu le 7 mars, à 9h à la 24ème chambre correctionnelle du TGI de Paris,

A son procès précédant, Fred a pu prouver qu’il était inculpé sur la base de faux témoignages. Le ministère public a fait appel, et la juge a conclu que "si les policiers mentent, ce sont les fondements de notre démocratie qui vacillent" avant de prononcer une relaxe (en accord avec la procureure, forcée d’admettre que les vidéos des manifestants prouvent le faux témoignage policier).

Mais lors du rassemblement pacifique du 49-3, la police a veillé a ce qu’il y est le moins d’images possible. 2 journalistes munis de carte de presse ont été physiquement expulsé de la manifestation par les CRS et 6 vidéastes indépendants ont été arrêtés dont Fred.

En solidarité avec Fred, venez au verdict. Il est nécessaire d’être présent au plus tard à 8h30 pour être soumis a une fouille minutieuse à l’entrée du TGI, 4 bd du Palais, metro Cité ou RER Saint-Michel"

Gildo debout, lui aussi inculpé du 49.3, jugement reporté au 8 juin.


copié depuis l'événement FB pour mise à disposition de la Résistance aux GAFAM.


Voir aussi le cas de Gildo, jugé pour rébellion, TGI de paris (Procés reporté au 8 juin)







Criminalisation des protestataires contre le 49.3 - Gildo

voir la page Relaxe pour les inculpés du 49.3



Le Verdict du 6 juillet pour Gildo, 8:30 - 9:30 au Tribunal de Grande Instance 4, bld du palais, 75001 Paris. événement : https://www.thechangebook.org/event/1340/verdict-p... : Gildo relaxé et lavé de toute accusation! Tout ça pour ça. Il s'agit bien clairement d'écraser la contestation. Ceci dit ça reste un soulagement pour Gildo qui a vu sa vie bouleversée depuis un an, et qui en gardera probablement définitivement des stigmates.

(Cliquer sur l'image pour lire le texte)
Gildo.png


Gildo avait été arrêté dans le cadre de la Protestation contre le 49.3 - Loi travail, une arrestation qui lui a valu 20 jours d’ITT et une opération du genou.
Il était jugé pour rébellion au TGI de paris (Procès reporté au 9 Juin, source l'Humanité). En fait de rébellion, il avait tenté, sous l'emprise d'une immobilisation musclée, d'échapper à l'étouffement.
Lire le Compte rendu du procès par l'"Humanité"

"Le 5 juillet était le premier jour de la reprise des travaux parlementaires sur la loi Travail à l’Assemblée Nationale. Tandis que le premier ministre Manuel Valls mettait fin au débat et empêchait le vote des députés, un rassemblement débute devant le bâtiment contre l’utilisation de l’article 49.3.« Un dispositif totalement disproportionné par rapport au nombre et au calme des manifestants » selon Nicolas Krameyer, responsable d’Amnesty International, CRS, gardes-mobiles, policiers en tenue anti-émeute se déploient. Le quartier est ratissé. Les policiers regroupent les manifestants sur un trottoir du pont de la Concorde, entre les matraques et le vide. Ils sont fouillés et maintenus dans une nasse d’une taille et d’une durée sans précédent : un millier de personnes sont ainsi retenues pendant plus de quatre heures, de 18h à 23h pour les derniers à être raccompagnées, par petits groupes, jusqu’au quai de la ligne 1 du métro Concorde.Les forces de l’ordre ont arrêtés plusieurs manifestants en frappant et en aspergeant de gaz les personnes autour, sans sommation, alors que la situation était totalement maîtrisée et que rien ne pouvait laisser présager ces violences policières. Six manifestants sont poursuivis. Trois ont déjà été relaxés. Un quatrième a été condamné à une amende avec sursis. Je suis accusé de rébellion et je souhaite être accompagné par les camarades pour me soutenir à l'audience de la 24eme chambre à 9h. Venez en avance car vous serez soumis à une fouille minutieuse et gardez votre calme en toutes circonstances"
source : https://www.facebook.com/events/1891060607795620/

Ce procès n'est pas isolé dans un contexte marqué par une répression physique toujours plus importante des mouvements sociaux, une impunité policière illimitée dans les manifs et les quartiers populaires et par la multiplication des procès contre des syndicalistes et des militants associatifs et politiques. (...) " Source : https://www.facebook.com/groups/1807548156832

voir aussi : Soutien à Frédéric, jugé le 7 février à 8h30 à la 23ème chambre - Criminalisation des protestataires contre le 49.3.





Sébastien Carré.

Source de l'image : pétition Change.org Sébastien Carré.

Suspendu depuis un an après avoir mis en cause son employeur qui refusait de prendre en considération la parole d'une collègue sur le point de faire un AVC, Sébastien Carré lutte pour sortir de représailles qu'il vit comme une indignité.
Il est en effet privé aujourd'hui de son activité et d'une part importante de ses revenus depuis un an, et s'est, dans le même temps, retrouvé mis en cause par sa hiérarchie. Encore une de ces situations ou les tenants du pouvoir ont beau jeu de crier au loup. Tout le système hiérarchique de notre société implique en effet qu'au jeu de "parole contre parole", celui qui a plus de poids* sort vainqueur.
On pourrait pourtant considérer simplement qu'il y a conflit, qu'un conflit s'arbitre, et que l'issue d'un conflit doit être digne pour chaque être vivant impliqué. Or, clairement, du début à la fin de cette histoire, ce n'est pas le cas.

Sébastien gêne sa hiérarchie depuis un moment, c'est un fait, et c'est d'ailleurs son rôle, en particulier si celle-ci maltraite ses employés au profit des chiffres. Il est en effet membre du Comité d'hygiène, de sécurité et de condition de travail (CHSCT) et délégué départemental du personnel. Sa hiérarchie lui reproche d'avoir déjà été sous le coup de procédure disciplinaire. Il s'est effectivement élevé, un an auparavant, contre le projet de restructuration qui commençait déjà à mettre à mal les conditions de travail des employés, ainsi que leur santé, comme en atteste d'ailleurs l'accident Émeline :
"J'ai accumulé beaucoup de stress et c'est ce qui aurait causé l'accident, d'après mon médecin. Il faut dire que l'on doit faire tout ce que les titulaires ne veulent pas faire. Comme on est précaire, on ne peut pas refuser et ils en profitent."
On lui reproche également de faire l'objet de plaintes pour harcèlement, pour laquelle il passe 30 heures en garde à vue. Lui ne comprend pas, son avocate identifiera par la suite qu'il s'agit du "harcèlement" qu'il a exercée sur son encadrante pour qu'elle se décide à contacter les secours.
Une guerre de communication plutôt trash, et qui n'a pas complètement échoué encore, si on considère que Sébastien a subi un maximum d'intimidations, de pression, de chantages plutôt indignes et l'humiliation de l'impuissance tout au moins, qu'il en garde des séquelles psychologiques puisqu'il parle de quête de dignité, et qu'il est toujours sur la touche un an après, élément déclencheur : avoir sauvé sa collègue, fut-elle considérée comme du bétail aux yeux de l'Entreprise.

Dans un tel contexte, la signature de la pétition : Réintégration de Mr Sébastien Carré lancée par Sébastien Carré pour obtenir du soutien s'impose, quelque soit la plateforme** choisie.

Autres sources trouvées :
- Marianne du Mer. 7/09/2016 à 16:45, La Poste : suspendu de ses fonctions après avoir sauvé la vie de sa collègue
- L'Humanité du Mer 14/09/2016, Sébastien Carré, le syndicaliste lanceur d’alerte dans le collimateur de La Poste

*il faudra aussi sérieusement s'attaquer à cette drôle de "valeur" qui place certains êtres humains et leur parole aux dessus d'autres, non?
** il s'agit de Change.org. Cette plateforme vit de rémunérations qu'elle reçoit pour prospecter des signataires. C'est une entreprise, qui a donc ses propres intérêts. Vérifier les informations et/ou leur sources est important, comme pour toute autre plateforme d'ailleurs.
Change.org affirme ne pas revendre les données signataires qu'elle collecte. Voir à ce sujet l'étude de Yonne.l'autre ici



L'un des véhicules brûlés lors des révoltes liées à l'affaire Théo l'aurait été... par le policier lui-même.

Un policier a fait la semaine dernière une tentative de suicide après avoir écrit une lettre dans laquelle il avoue avoir lui-même mis le feu à son véhicule dans la nuit du 13 au 14 février, à La Chapelle-Saint-Pierre.
L'incendie de sa voiture, pour lequel il avait porté plainte contre x, avait précédé plusieurs autres survenus dans les jours suivants.
Pris en charge par les pompiers après avoir ingéré un mélange d'alcool et de médicaments, le policier est hors de danger.
Il a été mis en examen ce lundi 27 février, reste à déterminer les motifs de son acte, et s'il existe un lien avec d'autres affaires similaires.

Reste donc également à savoir s'il s'agissait d'un acte visant à criminaliser l'intense indignation soulevée par l'affaire Théo. On peut toutefois supposer dans ce cas qu'elle était assez mal assumée pour aboutir à cette tentative de suicide, ce qui en dit encore un peu plus sur l'état de santé de la profession.

On savait d'ores et déjà que la fonction publique tout entière est soumise actuellement à des pressions insoutenables. Cette profession visant à assurer la sécurité des biens et - parfois moins prioritairement - des personnes, s'avère particulièrement prise entre "le manche" et l'enclume, avec des méthodes d'une violence exponentielle. Restrictions budgétaires et maîtrise de l'indignation qu'elles suscitent oblige, là comme partout.

Entraînant des conséquences inacceptables, intolérables, avec lesquelles il faut impérativement rompre de toute urgence.

Sources :
- Le 27/02/2017, 21h00 | MAJ le 28, Le Parisien titre : Véhicules de policiers brûlés : l'agent aurait lui-même incendié sa voiture
- Le 28/02/2017, 15h00, France 3 Hauts-de-France : Oise : un policier est soupçonné d'avoir incendié sa propre voiture à Lachapelle-Saint-Pierre
- Le 28/02/2017, 14h48, Sud Radio : Violences urbaines : un policier suspecté d'avoir brûlé sa voiture
Lettre d'Antonin, en détention provisoire depuis bientôt un ans.


"Nous sommes en prison, au même titre que tous ceux qui ont été victimes de la répression, des salariés d’Air France aux Goodyear, des manifestants tabassés aux militants assignés à résidence, parce que nous contestons des institutions répressives au bord de la faillite démocratique."



Lettre d'Antonin, lue le 2 mars à la journée de soutien de l'université de Nanterre
publiée le 9 mars par Liberté pour Antonin

Aujourd’hui, ce jeudi 2 mars 2017, cela fait 9 mois jour pour jour que je suis en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis.
Vous êtes nombreux et nombreuses à connaître les raisons de mon arrestation et de mon incarcération au mois de mai dernier, pour des faits advenus dans le cadre d’une manifestation contre les violences policières qui se déroulaient en plein mouvement social. Nous étions nombreux et nombreuses à être victimes de la répression qui touchait celles et ceux qui manifestaient leur colère face à la loi travail, et son monde.

Cependant, plusieurs mois ont passé depuis la fin du mouvement, et la situation dans laquelle je me trouve aujourd’hui n’est pas banale puisque mon incarcération et celle d’autres camarades sont utilisées pour pétrifier celles et ceux qui osent se mobiliser contre les violences institutionnelles.
En plus d’être appliquée pour dissuader tous ceux qui voudraient dénoncer les injustices du système dans lequel nous vivons, la détention provisoire est ici un moyen de pression sur mes amis et moi-même, pour nous attaquer et nous diviser, pour briser nos luttes et nos solidarités.

Mon frère a lui aussi vécu cette injustice en restant incarcéré 42 jours à Fleury, sans aucun autre motif que celui d’avoir été présent à une manifestation.

Qu’on ne s’y trompe pas, il faut bien justifier ma détention, justifier les paroles et les discours des ministres qui certifiaient avoir arrêté les coupables, les fameux « cerveaux du mouvement », ceux qui portent la « haine contre la république et la nation », les fichés S pour leur appartenance aux mouvances révolutionnaires, autonomes ou antifascistes !

Parmi les 8 personnes mises en examen dans l’affaire du quai Valmy, nous sommes 4 incarcérés et plus encore en comptant ceux qui sont ou ont été emprisonnés suite au mouvement social. Les prisonniers du mouvement ne sont pas détenus seulement pour avoir manifesté, pour avoir contesté la loi travail, pour avoir dénoncé les violences policières, mais bien pour nous empêcher d’agir, nous empêcher de poursuivre nos luttes. Nous sommes en prison, au même titre que tous ceux qui ont été victimes de la répression, des salariés d’Air France aux Goodyear, des manifestants tabassés aux militants assignés à résidence, parce que nous contestons des institutions répressives au bord de la faillite démocratique.

Depuis ce 2 juin 2016, 9 mois exactement se sont écoulés et j’ai passé 272 jours et 272 nuits enfermé au bâtiment D2 de Fleury Mérogis, bâtiment de près de 900 détenus sur les 4000 prisonniers et prisonnières de la maison d’arrêt. 900 hommes présumés innocents, en attente de la clôture de l’instruction de leurs dossiers, d’une date pour leur jugement ou leur appel, dans un contexte de surpopulation carcérale encore jamais égalé à ce jour.
On nous dit de plus en plus nombreux dans cette situation, qui devrait théoriquement être l’exception, puisqu’en France la présomption d’innocence se veut être la règle.
Une présomption d’innocence maintenant totalement piétinée par des juges et un gouvernement aux abois, pensant conjurer la catastrophe et les temps sombres qui s’annoncent, pensant conjurer l’état de déliquescence de leur police.

Une peine qui châtie toujours les mêmes : les pauvres, les jeunes des quartiers populaires pour la plupart, victimes d’un système qui les dépasse, qui pèse chaque jour un peu plus sur leur vie et qui les contraint à choisir entre illégalisme et précarité.
Mais elle châtie aussi tous ceux qui se soulèvent, les enfants d’Aulnay révoltés par le viol infligé à Théo par des policiers il y a quelques semaines à peine, Bagui qui ne cherche que justice et vérité pour Adama son frère assassiné par les forces de l’ordre, et tous ceux dont on ne parle pas et tous ceux qui comme nous, refusent de rester passifs face aux inégalités, à la domination et aux violences d’Etat.

Nous subissons ici une peine avant la peine, avant la « vraie » fixée au procès, avant le jugement définitif pour lequel les juges déterminent le nombre de mois ou d’années qu’un individu ayant enfreint la loi, doit purger avant de retrouver sa liberté. Une peine de de plus en plus longue, dans un contexte sécuritaire renforcé qui provoque l’engorgement total des tribunaux.

Chaque jour nous voyons arriver des dizaines d’hommes qui viennent rejoindre les rangs de ceux qui pourrissent ici depuis des mois, des années, entassés les uns sur les autres, jetés sur des matelas à même le sol, à 2 ou 3 dans des cellules individuelles de 8m².

Nous attendons ainsi nos 2 heures de promenade quotidienne, passant 22 heures sur 24 séquestrés dans nos cellules, à se battre contre l’ennui et l’état de léthargie imposés par des heures de télévision et une position allongée quasi permanente. Alors il faut lire, dialoguer, faire du sport et rester actif pour ne pas être broyé par la meule.

Pour les plus chanceux d’entre nous, ceux qui ne sont pas isolés et qui bénéficient du soutien de leurs proches, nous profitons des parloirs jusqu’à 3 fois par semaine, pour 45 minutes, ce qui nous permet de garder la tête hors de l’eau et d’entretenir des contacts réguliers avec l’extérieur.
On sort enfin plus régulièrement de sa cellule aux termes de plusieurs longs mois inscrit sur une liste d’attente « à rallonge », avec le travail, le sport ou l’accès à l’école. Quelques heures de répit arrachées à sa cellule, éparpillées sur l’ensemble de la semaine…

Mais ne soyons pas dupes, toutes ces activités, ces infrastructures, ces projets que présente régulièrement l’administration pénitentiaire à ces contrôleurs ou les personnes qui viennent visiter la maison d’arrêt, ne reflètent en rien la réalité carcérale.
Ce sont des leurres, pour masquer l’inutilité et la réalité totalitaire de cette institution. Les mêmes qui parlent de réinsertion sont les acteurs du système qui désintègrent la vie des « candidats à l’enfermement », celle de leur famille, de leurs proches, celle de toutes les femmes et les hommes qui peuplent ce monde hors du monde, ce monde injuste dans lequel les inégalités sont reproduites et démultipliées, toujours à l’encontre des plus faibles, des plus démunis.
Posez la question de la réinsertion à un détenu et il vous rira au nez, vous ressentirez la colère qui gronde dans le cœur de celles et ceux qui sont enfermés, et la fatalité qui s’abat sur ces derniers, pour qui, les aller-retour en prison sont devenus la norme, qui savent qu’une incarcération en annonce bien souvent une autre.

Je voudrais terminer ce texte par des remerciements et quelques perspectives.

Tout d’abord remercier mes professeurs, et tous les travailleurs de l’université qui m’ont soutenu et qui m’ont permis de poursuivre mes études de sociologie, qui me passionnent et qui rythment ma détention, grâce aux nombreux cours que viennent me donner les professeurs de l’UFR de socio chaque semaine depuis de nombreux mois, et sans qui la tenue de cette journée n’aurait pas été possible.

Remercier les étudiants de Nanterre, qui m’écrivent régulièrement et me tiennent informé de la vie sur le campus et leurs actions de solidarité.

Remercier les nombreux intervenants qui ont fait le déplacement aujourd’hui. Je n’ai qu’un seul regret c’est de ne pouvoir être présent pour écouter vos interventions qui s’annoncent des plus passionnantes.

Remercier aussi ma famille, qui s’est énormément investie sur l’organisation de cette journée, et qui m’accompagne à chaque instant dans cette terrible épreuve, malgré le poids et la douleur que connaissent toutes les familles de prisonniers.

Remercier les camarades présents et tous ceux qui n’ont pas pu venir, qui font vivre force et espoir en moi, à travers nos luttes qui continuent et qui continueront quoiqu’il arrive.

Enfin je tiens à remercier toutes les personnes qui ont fait le déplacement, qui sont venues assister à cette journée en soutien ou par pur intérêt.

A travers cette journée de discussions et toutes les journées d’action qui je l’espère suivront, nous devrons faire bloc et nous battre contre la répression et contre la criminalisation des luttes, mais également poser la question de la prison, à placer au cœur des combats qui sont menés maintenant, car elle a trop souvent été oubliée ou évitée par bons nombres d’acteurs des luttes sociales d’aujourd’hui.

Libérons les prisonniers du mouvement, et tous les autres.


Fleury Mérogis, le 26 janvier 2017



Codes utilisés pour la mise en forme de cet article :

- Barre horizontale comme celle ci-dessus :
<hr></hr>

- Titre :
<font size=6; color=#fa8900>[b]Lettre d'Antonin, lue le 2 mars à la journée de soutien de l'université de Nanterre[/b]</font>

- Justification du texte :
<p> Aujourd’hui, ce jeudi 2 mars 2017, cela fait 9 mois jour pour jour que je suis en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis...</p>

- Taille du texte :
<font size=4>[i]Aujourd’hui, ce jeudi 2 mars 2017, cela fait 9 mois jour pour jour que je suis en détention provisoire à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis...[Font]

Nb: quand les interventions sur le même texte sont multiples, les balises se qui s'ouvrent au plus prés du texte à son commencement se ferment au plus prés du texte à son issue. Exemple :
[i][b][u]Texte italique, gras et souligné[/u][/b][/i]



Un 3ème frêre d'#Adama condamné à 18M ferme en comparution immédiate. Tjrs la même #Juge. Et #Bagui Traoré en #GrêveDeLaFaim, toujours en prison sur la base des accusations racontées ici par Emma
Pièces jointes