Décembre 2015, une majorité non représentée

... A SUIVRE ... AU PROCHAIN ÉPISODE : Décembre 2015, une majorité de citoyen français en âge de voter... NON REPRÉSENTÉE!


Les résultats de ces dernières élections de décembre 2015 ont été communiqués sur le même vieux mode tronqué, inexact, et au mépris total d'une majorité des citoyens, sous couvert, pourtant, de démocratie. Nombre d'entre nous, hélas, continuent de communiquer sur ses bases, par habitude et/ou inconscients des vues et des raisonnements faussées qu'elles entrainent.

Refusant de valider cette présentation pour le moins trompeuse, en voici d'un peu plus complètes, que nous vous proposons de prendre pour base de réflexion et de partage, afin d'ouvrir un accès vital aux projections sociétales les plus élémentaires.



ou en camembert pour les esprits normands (auxquels on adresse une spéciale dédicace Wink ) :



Ces visuels ont été réalisés à partir du site officiel gouvernementale : http://elections.interieur.gouv.fr/regionales-2015...

En raison des arrondis, les résultats peuvent ne pas être égaux à 100.


La démocratie est morte, vive la démocratie!


Lors des élections régionales des 6 et 13 décembre 2015, la moitié des personnes inscrites sur les listes électorales n'est pas allée voter. Sur le nombre de Français de plus de 18 ans, seuls 39,9% ont exprimé un vote valide, donc 60,1% des Français en âge de voter n'ont pas exprimé de choix pour l'une des listes.

Bizarrement cela n'est pas un sujet d'analyse assez pertinent aux yeux de nos experts télévisuels et ils n'en parlent guère. A leur décharge on ne sait pas exactement ce qui se cache derrière l'abstention : un je m'en foutisme total, un je m'en foutisme partiel ou un désaveu franc et assumé.

Le je m'en foutisme total concernerait les décisions prises; auxquelles le "désintéressé" préfèrerait la pêche à la ligne. C'est l'interprétation "classique", celle qui permet aux experts, politiques comme politologues, de ne se poser aucune question et de continuer comme si de rien n'était.

Le je m'en foutisme partiel serait d'affirmer qu'aucune des propositions ne méritent qu'on la plébiscite et là ça pose un sacré problème à nos experts politiciens ou vendeurs de sondages... Si la majorité de la population pense qu'aucune proposition ne mérite leur vote, cela voudrait dire qu'il faut repartir de zéro, pas zéro comme «on recommence le vote», zéro comme «on recommence à élaborer des programmes». Imaginons qu'un architecte d'intérieur vous propose 4 plans inadaptés, bancales, ou hideux, il serait absurde et inacceptable qu'il vous impose celui qui vous a donné le moins envie de vomir... On peut exiger que, pour un sujet autrement plus important que l'aménagement d'un intérieur, il soit nécessaire d'obtenir plus qu'un «celui ci me paraît le moins invivable.»

Dans ce groupe, il est important de mentionner toutes les personnes qui se sont lassées d'être contraintes, de scrutin en scrutin, à asseoir le bipartisme contre leurs propres intentions de vote. On ne sait plus aujourd'hui à quand remonte cette injonction implacable d'un "front républicain" qui fait fi des sensibilités politiques, ce dès le premier tour, et qui se double de l'opprobre dont la vox populi se fait l'écho.

Le désaveu, quant à lui, serait de rejeter non seulement les personnes et les programmes mais aussi le fonctionnement même de l'élection ; dans ce cas nos experts habituels sont encore plus impuissants. L'idée de démocratie se limitant pour eux à l'élection d'un expert, d'un technocrate, d'un de leur pair, détenteur lui aussi d'un savoir ou d'une légitimité ; la démocratie directe, la démocratie liquide, l'autogestion ne sont pour eux pas envisageables car elles les priveraient de postes, de sièges ou de mandats et donc de rentes.

L'abstention, c'est effectivement la moitié des inscrits sur les listes, et sur cette base, c'est déjà une majorité écrasante. Pourtant, nous n'avons pas parlé ici de toutes les personnes qui n'ont pas jugé bon, sans doute pour des raisons similaires, (sinon quelles autres?) de s'inscrire sur les listes. On les évalue ici à près de 19 millions de personnes, ce qui n'est pas tout à fait rien non plus*.

La démocratie n'est pas qu'une question de pouvoir, elle est avant tout débat, discussions, recherche de solutions, de consensus, d'adhésion à un projet. Il y a une poignée de jours, la majorité des citoyens n'ont même pas pris la peine de dire «merde» aux nombreuses propositions qui leur étaient faites, dans notre vieille façon de faire cette majorité se retrouve totalement ignorée, ne peut-on envisager mieux?

Qu'en serait il si, par exemple, nous avions une année pour peser nos choix pour l'année suivante? Si nous pouvions, dans ce laps de temps, nous déterminer sur des points précis, après avoir savamment étudiés leur faisabilité et leurs coûts, ceci en connaissance du budget et de l'influence de chaque décision sur celui là?
Reynaud Alexandre
Décembre 2015

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* Un visuel, qui, enfin, illustre des chiffres dans lesquels sont pris en compte l'ensemble de la population en âge de voter, est en projet de réalisation. N'hésitez pas à demander à être tenus informés de sa publication.

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A Lire aussi, d'une actualité redoutable, cette analyse approfondie basée sur les chiffres des différents scrutins de 1995 à 2014, sous cet angle nécessaire :

"(...)en utilisant les chiffres officiels des résultats de ces types d’élections et en mettant en perspective ce qui peut être comparé, on s’aperçoit que la réalité est toute autre et donc qu’elle ne leur convient pas dans leur stratégie de conquête de l’électorat. Il leur suffit alors de sélectionner des valeurs en les mettant en rapport avec d’autres qui ne sont pas représentatives de la même unité de calcul…Bref, de distordre ce que disent les réalités des résultats." (...) "A vous de jouer… : " http://actualutte.com/la-verite-si-je-mens-analyse...
Pièces jointes
Récriminer n'est pas proposer