Redéfinition du concept de progrès

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C'est amusant, tu as l'air de croire que je rejette en bloc toute évolution technologique et que je prône la vie à poil en forêt.


Je ne le crois pas, j'étais juste d'humeur à caricaturer le discours survivaliste que j'estime pas du tout (je rejette en bloc toute forme de repli, peu importe pour quel bien on se replie), je n'avais strictement aucune intention de te viser.


nous n'arrivons plus à être autosuffisant sur la planète et je crois pas qu'on en trouve une autre de sitôt


Si nous sortions de la consommation à outrance nous serions très certainement en mesure de répondre aux besoins de chacun des 7 milliards d'humains. Si nous déployons l'énergie mise au service de la seule industrie automobile, par exemple, au service d'une irrigation de la corne de l'Afrique combien de personnes n'auraient plus faim? Certes il faudrait défigurer la région, y creuser de grands canaux, peut être créer de l'industrie pour dessaler l'eau de mer et bien d'autre chose qui changeraient irrémédiablement le paysage et la nature environnante mais ça ne me semble pas un prix insurmontable...(1) Je dis ça en appelant à la mesure et à la réflexion bien évidemment. Les problématiques occidentales (pollution des sols, déboisements etc.) sont bien différentes de celles d'autres régions et à chaque cas doit pouvoir être apportée la solution la plus adaptée.(2)


Pour moi, repenser le concept de progrès est bien plus qu'une simple question matérielle. Tout ce que nous faisons ou imaginons commence par une réflexion immatérielle qui est conditionnée par ce que nous avons appris.


Je suis entièrement d'accord!

Comment a t'on pu en arriver à concevoir la possibilité d'une croissance infinie si ce n'est en ignorant la réalité purement matérielle, base de nos actions et terrain final de nos pensées?

Je ne dis pas qu'il faut évacuer tout ce qui n'est pas matériel de notre réflexion, j'insiste pour que l'on oublie jamais, ne serait qu'une seconde, que nous parlons de la vie des humains, ici et maintenant. Que, comme tu le souligne parfaitement, notre pensée façonne le monde et que si nous pensons en omettant une partie de la réalité nos actions nous entrainerons dans un mur. Étant un indécrottable matérialiste, je met en avant la corporalité des humains et je tiens à ce qu'elle soit un des points d'équilibre de la discussion, les autres points étant la préservation du milieu et l'épanouissement personnel.(3)

(1)Cf la Camargue, création humaine, viable grâce à l'homme et ses interventions qui est une réserve naturelle maintenant, où d'innombrables espèces trouvent leurs "bonheurs".

(2)Là j'ai en tête le témoignage d'une personne vivant près d'une réserve (en Afrique, je ne me souviens plus de quel pays, désolé) qui rapportait qu'au nom de la protection de l'environnement les villageois ne pouvait plus prendre du bois dans la forêt près de chez eux. L'abattage systématique qui fut pratiqué en Europe empêchait un abattage utilitaire ailleurs. Selon moi, dans des cas comme celui ci, on marche sur la tête autant qu'en prônant la "sylviculture" telle qu'elle est pratiquée en Amazonie.

(3) D'où mon entêtement à prôner l'échange et à en faire partie intégrante de toute réflexion sur la société.