Redéfinition du concept de progrès

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Je ne l'ai pas vu appeler à se débarasser des technologies.

Il ne dit pas texto "il faut se débarrasser des technologies" mais il le fait très bien comprendre.

"Chaque progrès de la puissance technologique se paye d’un regrès de la condition humaine et de l’émancipation sociale. C’est désormais un truisme que les machines, les robots et l’automation éliminent l’homme de la production et de la reproduction. Les machines éliminent l’homme des rapports humains (sexuels, sociaux, familiaux) ; elles l’éliminent de lui-même. A quoi bon vivre ? Elles le font tellement mieux que lui."

"Chaque progrès". Je ne vois aucune nuance là dedans, rien qui appellent à faire un tri dans le superflu et le nécessaire, entre le nuisible et le bénéfique, juste une condamnation sans appel.

"Les machines éliminent l'homme des rapports humains" En lisant cela, je comprends : "L'humain n'a aucune responsabilité, la machine détruit la société", d'où je conclue que les machines sont un mal, pas certaines machines ni certaines utilisations de la machine, les machines en tant que catégorie.



J'ai pas compris ce que tu veux dire.
Faisant partie de la nature, nous sommes forcément "soumis à elle". Elle a ses propres mécanismes extrèmement complexes qu'il nous est absolument impossible de maîtriser, nous croyons le pouvoir dans notre immense orgueil, mais on fait de très grosses conneries.


Je ne parle pas de la maitriser, juste de vivre en tant qu'humains : c'est grâce à la technique (et à l'entraide bien sûr) que l'humain, sans griffes ni dents dangereuses, ni puissance physique particulière a pu survivre et se développer. Aussi rudimentaire qu'elles puissent paraître à l'heure des missiles intercontinentaux et des drones, les sagaies des Indiens sont malgré tout le résultat d'un savoir faire, elles réclament des outils, etc. Le fusil, pour rester dans le domaine de la recherche de nourriture, est le résultat d'autres savoirs faire et réclament d'autres outils.

Pour la nature devons nous arrêtez de travailler le fer? Pour moi c'est non, sans hésitation. Devons nous faire un meilleur usage du fer et des outils déjà réalisés avec? Pour moi c'est oui, sans hésiter. Et la Nature n'y est pas pour grand chose... Je suis plus poussé par l'envie d'éviter d'avoir des frères et sœurs envoyés dans les mines et par celle d'éviter de vivre dans un dépotoir que par autre chose.(1)

Nous devons nous adapter à notre milieu et en tenir compte, pas nous y soumettre. Ici il est question, pour moi, d'avoir une maison (hutte, cabane ou autre) plutôt qu'un arbre creux ou une grotte pour abri, de faire une canalisation ou un puits plutôt que de devoir faire des kilomètres pour trouver de l'eau, etc. On peut très bien vivre sans, je ne vois aucune raison de se l'interdire pour autant. Entre saccage sans vergogne et abstinence, il y a la modération.

De plus toutes les interventions humaines ne sont pas nuisibles(2). Une forêt dont on enlève des arbres peut se renouveler ; en cassant l’hégémonie des conifères on donne une chance à d'autres végétaux qui ont une importance pour la biodiversité (je ne suis pas expert mais les "fleurs" de sapins ne doivent pas convenir à toutes les alimentations et même sans cela, leurs épines bloquent toute vie à leurs pieds) ; en faisant du pâturage on favorise également les plantes plus faibles, souvent celles qui se "fatiguent" à donner des fleurs et on donne un coup de pouce à tous les insectes ; en prenant soin des cours d'eau on peut éviter que l'eau stagne et devienne "irrespirable" ; etc.

Le jour où l'impression 3D sera disponible dans chaque communauté, nous pourrons développer une industrie artisanale contrôlée par la population (quartier, village...)


Pourquoi attendre qu'une nouvelle technologie se répande alors que nous avons des milliers d'usines et de machines déjà disponibles? Et assez de métaux et de plastiques pour couvrir le monde d'outils! Réapproprions nous celles qui sont déjà là et mettons les au service de l'Humanité, faisons les construire les outils nécessaires à l'émancipation de chaque communauté. Si nous pensons l'industrie hors du marché, comme un simple moyen d'entraide, pas une source de profit, une immense partie de son impact sur la planète s'envolera.

Le métier à tisser est un élément essentiel du début de l'industrialisation, il a permit aux capitalistes de faire des fortunes, pour autant il ne faut pas refuser de l'utiliser... Il faut que l'on comprenne que le moyen n'est pas forcément la fin dans laquelle il a servi. On est frappé du syndrome d'Hitler dès qu'on en parle... "Le capital s'en sert donc c'est mal" Des "paquebots" hôpitaux sortis des chantiers navals de Saint-Nazaire qui parcouraient les grands fleuves d'Am sud et les côtes sud asiatiques, je trouve que ça a de la gueule... Des drones israéliens qui pourraient aller chercher un bédouin au cœur du désert pour l'amener à un dispensaire aussi... (3)

1) Oui, pour moi il n'y a que les sentiments qui sont hors de notre champs de compréhension ; oui, ce sont les seules choses qui nous sont supérieures.

(2)Risque de conneries de niveaux 3... Je ne me passionne pas pour la nature et ça risque de se sentir.

(3)Je commence à délirer, non?