Redéfinition du concept de progrès

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La dynamique de Progrès des Modernes a révélé tous ses vices, abondamment raillés : "on n'arrête pas le progrès, parce qu'il faut toujours un nouveau progrès pour remédier aux dégâts et aux inconvénients du précédent".
La Dégradation systémique et écologique s'est révélée comme la face obscure du Progrès des Modernes. Maintenant, si on veut conserver au mot Progrès son sens positif et rassembleur communément admis, ce que propose Mayalu Txucarramãe, oui, il est nécessaire de le préciser et de le redéfinir.

Communément, un progrès est un changement valorisé positivement, une innovation, une invention qui résout un problème, une amélioration de l'état d'un système ou d'une partie d'un système. Il se distingue du recul, de la conservation et à la dégradation. Le recul est un retour à un état passé, la conservation vise le maintien sans changement, et la dégradation désigne un changement valorisé négativement, un dérèglement ou une modification qui empire l'état d'un système ou une partie d'un système.

Quand Mayalu Txucarramãe nous demande de redéfinir le progrès, il le fait par rapport à la nécessité de s'opposer à la poursuite de la Dégradation, revers de la médaille du Progrès moderne.

La nouvelle définition du progrès, qui émerge de l'épistémologie systémique et de la perception des risques environnementaux, pourrait être la suivante :

Un progrès est un changement valorisé positivement parce qu'il remédie au processus de dégradation accéléré et aux déterminismes catastrophiques des dynamiques dominantes du système global.

Mais quand en Occident les "forces progressistes" sur le plan politique et sociétal se positionnent en terme de Progrès, elles le font souvent encore et toujours par rapport au Recul et au Conservatisme, leurs ennemis politiques traditionnels de la Modernité.

Cependant, le système a muté, et ce qui était important hier, tend à devenir secondaire, et même plus inconfortable encore, des ennemis séculaires chargés de reproches mutuels se retrouvent mués en alliés objectifs pour les nouvelles luttes à conduire en faveur d'un "progrès de l'humanité" version 2.0.

Beaucoup dépendra de leur perception des nouveaux enjeux du Progrès post-moderne, dont le principal, l'enjeu anti-catastrophique.