Brigitte Bianco

Brigitte Bianco a publié sur le mur de Action poétique directe.

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Action poétique directe

Merci à vous aussi !

6 Septembre 2012
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Brigitte Bianco a aimé la page "MYRIAM SALOMON PONZO".

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Ratapoil

Merci de ton accueil !

Brigitte Bianco

De rien, avec plaisir

5 Septembre 2012
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Brigitte Bianco a publié sur le mur de poissongris.

Bonjour et merci pour l'ajout

Brigitte Bianco a partagé une photo

" — Elle a fait ça pour me faire chier ! Quelle emmerdeuse ! En plus, elle se rate ! J’te jure… se plaint Lionel — C’est grave là Lionel, tu te rends pas bien compte ! Elle a voulu mourir ! Aide-m...

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" — Elle a fait ça pour me faire chier ! Quelle emmerdeuse ! En plus, elle se rate ! J’te jure… se plaint Lionel — C’est grave là Lionel, tu te rends pas bien compte ! Elle a voulu mourir ! Aide-moi plutôt à la transporter jusqu’à la voiture. Elle est inconsciente. Faut qu’on se magne ! — Et ben si elle s’en tire, crois-moi que je vais lui faire passer l’envie de se suicider, moi ! s’énerve mon « Maître » ... Lionel file à toute allure en direction de l’hôpital pendant que Juan et le « légionnaire » essaient de me maintenir dans un état de semi-conscience. J’ai mal au crâne et au ventre aussi. Je me sens vaseuse, cotonneuse… Il me semble que Juan se préoccupe plus de mon sort que ne le fait mon « Maître ». À l’hôpital, on me prend en charge. Il est trop tard pour me faire un lavage d’estomac. Toutes les substances toxiques contenues dans les médicaments sont passées dans mon organisme. Heureusement, je n’ai rien pris, qui soit mortel. Par contre, il paraît que je vais souffrir, mal de tête, de ventre et les reins… D’ailleurs, ça commence, j’ai très mal aux reins. Je risque d’être malade plusieurs jours, le temps d’évacuer toutes les substances nocives. Mais ce qui inquiète le plus le personnel hospitalier, c’est mon état mental. Demain, je serai examinée par une psychiatre. Il est d’usage de pratiquer un examen psychiatrique après toute tentative de suicide. Je me sens complètement nulle. Je me suis ratée ! Même mourir, je n’en suis pas capable. Pourtant, j’avais tout planifié… J’ai un mal de chien… Survivre, ça fait un mal de chien… Chienne de vie qui s’acharne et me désarme… « Le maître » ne me pardonnera pas d’avoir tenté de lui échapper. Il me le fera chèrement payer. Lionel insiste pour m’accompagner dans le bureau de la psychiatre. Je ne peux donc pas lui confier les raisons qui m’ont conduite à une telle extrémité. Elle est pressée. Elle me fixe un rendez-vous en expliquant à Lionel qu’il faudra qu’elle me voit toute seule la prochaine fois. Il acquiesce et nous rentrons chez nous. Mon « Maître » jugera superflu ce fameux rendez-vous et ne m’y conduira jamais. De retour à la maison, il ne montre aucune compassion envers moi, bien au contraire, il est plus dur que jamais et sa surveillance se resserre. Les moments de liberté où je peux souffler et me changer les idées deviennent de plus en plus rares. Heureusement, Juan et Lola multiplient les invitations à dîner afin de me distraire de mon quotidien. Puisque j’ai raté ma mort, il me faut tant bien que mal, continuer ma triste vie entre masochisme, prostitution et pornographie. Lionel s’est endetté pour acquérir une caméra digne de ce nom, un appareil photo professionnel et du matériel informatique dernier cri. Pour ma part, j’ai simplement de nouveaux piercings dans des zones aussi insolites que le capuchon du clitoris ou les grandes lèvres intimes. Rien de bien extraordinaire pour qui pratique le sadomasochisme ! Lionel est content, car il peut inventer de nouveaux supplices comme suspendre des poids aux anneaux. Toutes les scènes de piercing ont été filmées. Lionel est fier. Il est passé maître en la matière, mon « Maître ». Je souffre. Mon cri s’essouffle. Je me noie dans mes larmes ravalées. Je ne suis que l'ombre de moi-même, mais ne suis-je pas une « masochiste » ? Donc tout cela est normal. Maman, papa, si vous saviez ! Moi, votre petite Cendrine, je suis votre chair meurtrie. Lucas, mon petit, mon autre cri... je t'aime ! — Oui « Maître » ! ...." Tous mes livres ici http://brigittebianco.jimdo.com/ Extrait de "Et pleurent le talons aiguilles..."

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poissongris

* illustration Cali Rezo© .

5 Septembre 2012
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Brigitte Bianco a publié sur le mur de Suzie.

Bonjour Suzie et merci pour l'ajout

Brigitte Bianco

LA DISGRACIEUSE

Laide, je suis laide ! Un authentique laideron… J’ai une dizaine d’années et je jette un œil critique et désolé sur le miroir de ma chambre. Le grand miroir de l’armoire à glace me renv...

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LA DISGRACIEUSE

Laide, je suis laide ! Un authentique laideron… J’ai une dizaine d’années et je jette un œil critique et désolé sur le miroir de ma chambre. Le grand miroir de l’armoire à glace me renvoie l’image d’une enfant au physique ingrat, mal fagotée, de surcroît. Que faire, mais que faire pour remédier à mes nombreux défauts esthétiques ? Pas étonnant que je sois la risée de toute l’école...
Je détaille tout ce qui ne va pas, avec une extrême objectivité. Par où commencer ? Je n’ai que l’embarras du choix, tant rien ne va chez moi. Je suis moche, un point c’est tout... Rien n’est beau chez moi. Vraiment, c’est désespérant...
Déjà, je suis trop grande, beaucoup trop grande. De ce fait, je parais encore plus maigre, moi qui ne suis pas bien épaisse. Une grande asperge, voilà ce dont j’ai l’air. Les autres m’ont surnommée « Baguette » à la gymnastique… Enfin, « Baguette», ce n’est que l’un des nombreux sobriquets humiliants qu’ils utilisent pour me qualifier.
Mon allure générale ne vaut guère mieux. Dégingandée, c’est le qualificatif qui me vient spontanément à l’esprit. Ma démarche, c’est encore pire. Je souffre d’un défaut de la plante des pieds. Mes parents ont consulté un spécialiste, il y a longtemps. Il m’avait prescrit des semelles orthopédiques, l’horreur ! Je ne voulais pas les porter, c’était contraignant et inconfortable au possible. Mes parents n’ont pas insisté, j’ai changé de pointure et les semelles finirent à la poubelle. Faute de correction, le défaut s’est donc accentué.
À présent, je scrute mon visage, sans complaisance aucune. Ce qui est choquant, de prime abord, ce sont mes grosses lunettes de myope (le modèle économique, remboursé par la Sécurité sociale). Mon œil gauche étant pratiquement aveugle de naissance, la monture supporte un verre très épais, qui fait paraître cet œil, tout petit par rapport à l’autre. Comme si cela ne suffisait pas, je suis obligée de recouvrir mon œil droit, d’une compresse et d’un sparadrap, avant de masquer le tout d’un cache en plastique noir, retenu par des élastiques. Cet objet de torture, censé me faire effectuer l’indispensable gymnastique oculaire quotidienne, est du plus bel effet. Ce cache-œil — oh combien inesthétique — me valut un nouveau sobriquet, « Le cyclope ».
Je passe à la coiffure ; le constat est également désastreux. Le coup de ciseaux massacreur de maman a encore fait des ravages, et ma frange, qui ressemble à un escalier, a bien du mal à dissimuler la vilaine cicatrice qui « orne » mon front. À l’âge de cinq ans, je suis tombée sur l’arrête d’un radiateur, et j’ai donc écopé de quelques points de suture.
Pour terminer le tableau « en beauté », je décide de m’attaquer à mon sourire. J’évite, tant que faire ce peut, de montrer mon horrible dentition rebelle. J’ai donc pris pour habitude de pincer les lèvres en souriant. L’une de mes tantes a dit à mes parents, qu’elle connaissait un bon orthodontiste et qu’elle pouvait me prendre un rendez-vous. Seulement, pour papa et maman, avoir les dents mal plantées, ce n’est pas une maladie. Dépenser de l’argent pour des considérations esthétiques, c’est vraiment du superflu. Je sais, un tel discours paraît aberrant de nos jours, mais c’était une autre époque. En outre, mes parents étaient un peu vieux jeu. Cependant, je ne veux, en aucun cas, leur jeter la pierre.
J’ouvre mon armoire-penderie, à la recherche d’une tenue, qui puisse me rendre, un tant soit peu, acceptable aux yeux des élèves de l’école. Mes vêtements sont là, soigneusement rangés et repassés par les soins de maman. Tout est bien propre et cela sent le frais. Dire qu’elle se donne autant de mal pour entretenir des habits aussi moches. Tout est démodé, des affaires d’occasion qui ont été données par des cousines et des fripes qu'elle a acheté trois fois rien sur le marché… Pas un seul jean, pas un seul sweat-shirt, pour sauver mon look. Je dois me contenter des pantalons en flanelle et des pulls jacquard tricotés main. Ils vont encore bien se ficher de moi en classe !
Le regard et les moqueries des autres alimentent mes complexes de petite fille mal dans sa peau. Je suis « Le vilain petit canard », mais je doute fort qu’un jour, je me transforme en joli cygne… Et pourtant...
Ainsi donc, Brigitte, la petite fille disgracieuse, rasait les murs de la cour de récréation, pour ne pas entendre la méchante rumeur qui la prenait pour cible et qui, chaque jour, écorchait un peu plus son cœur d’enfant secrète et solitaire. Ma seule réponse à tant de cruauté gratuite, les pleurs et le désespoir. J’appris très tôt le sens du mot victime.
Extrait de "Moi Angénue" Copyright Brigitte Bianco
http://brigittebianco.jimdo.com/

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Brigitte Bianco a aimé la page "Brigitte Bianco".

Amami

Merci Brigitte d'accepté mon invitation!

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Brigitte Bianco

Avec plaisir et bienvenu chez moi

2 Septembre 2012
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