Les Rroms ne sont pas français. Ce sont des Roumains et des Bulgares pour la plupart, nomades venus d'Inde il y a des siècles de cela. Non pas par choix de vie, mais par obligation. Par instinct de survie diront certains. Par envie de s'en sortir, de pouvoir trouver un travail et de fuir la misère diront d'autres. Une chose est certaine toutefois : tous ont quitté leur pays dans l'espoir d'une vie meilleure pour eux et pour leurs enfants. Souvent mal intégrés, ils parlent difficilement le français et sont confrontés à l'hostilité des nationaux.
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Cette persécution contre les Roms n'est pas récente puisque ceux-ci furent exterminés en grand nombre lors de la Seconde Guerre mondiale par les nazis. Aujourd'hui encore, l'actualité montre qu'une image de "voleurs se croyant au-dessus des lois" leur colle à la peau. Leur rassemblement en masse effraie de nombreuses municipalités qui leur refusent l'accès à des terrains pour s'installer et n'hésitent pas à fermer des commerces à leur arrivée. C'est par exemple le cas chaque année à Lourdes pour la célébration de la Vierge Marie, le 15 août. Mais cette situation n'est pas spécifique à la France.

Les Roms sont 12 millions en Europe, et ils sont mal accueillis partout. Tous les pays, malgré une politique européenne de libre circulation, ont adopté des lois "anti-Roms", à part peut-être l'Espagne. La discrimination est flagrante en Allemagne, la haine extrême en Hongrie. En Roumanie même, leur pays d'origine, le ministre des Affaires étrangères déclarait il y a deux ans "vouloir acheter un morceau de désert pour y déporter tous les Roms" de son pays. En mai 2008, leurs camps furent brûlés en Italie, près de Naples, pour les obliger à partir.

L'expulsion des Roms en situation irrégulière en France décidée par Nicolas Sarkozy au début du mois d'août n'est qu'une nouvelle illustration de l'hostilité qui existe à l'égard de cette communauté. Selon la loi européenne, les Roms ont le droit de séjourner trois mois en France pour y trouver du travail et bénéficier d'une couverture sociale. Passé ce délai, ils deviennent des "sans-papiers" et doivent retourner chez eux. Ce que le gouvernement français les aide à faire fort généreusement, charte et prime de départ "volontaire" de 300 euros à l'appui. Mais est-ce vraiment la solution, ou bien simplement une façon de déplacer le problème et de balayer devant sa porte en salissant le seuil du voisin...?