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Dans le Haut-Rhin, 500 mètres sous terre, les galeries s’effondrent lentement sur les 44.000 tonnes de déchets hautement toxiques du centre de stockage Stocamine. Les habitants se mobilisent pour que ces rebuts soient extraits avant qu’ils ne contaminent la plus grande nappe phréatique d’Europe. Mais la préfecture pourrait prochainement autoriser leur ensevelissement définitif.



En Alsace, la plus grande nappe phréatique d’Europe est menacée par les « déchets ultimes » de Stocamine
13 mars 2017 / Émilie Massemin pour Reporterre

Sous plusieurs centaines de mètres de marnes et de sel, plusieurs dizaines de mineurs s’activent. Silhouettes revêtues d’épaisses combinaisons blanches, visages dissimulés sous des masques filtrants, ils arpentent sans trêve les quelque cent kilomètres de galeries où dorment arsenic, amiante, cyanure et mercure. 44.000 tonnes de ces déchets industriels dits ultimes, impossibles à recycler et d’une extrême dangerosité, sont entreposées dans ce centre de stockage unique en France. Son nom : Stocamine.

Creusé dans les anciennes mines de potasse Joseph-Else, à Wittelsheim (Haut-Rhin), le centre est fermé depuis septembre 2003. Mais sa liquidation définitive se révèle un casse-tête environnemental : faut-il extraire tous les sacs - appelés « big bags » - et fûts de déchets avant de condamner le site, ou peut-on enfouir ces rebuts toxiques 500 mètres sous terre ?

La carte du bassin potassique d’Alsace.

Actuellement, le chantier se déroule selon les ordres de la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, d’extraire 93 % des déchets mercuriels et de confiner le reste — soit 42.000 tonnes de déchets — à l’aide de barrages en béton. Mais le débat continue de déchirer le bassin minier. Lors de la dernière enquête publique, organisée du 7 novembre au 15 décembre 2016, seules trois personnes parmi les 297 qui ont participé à l’enquête se sont montrées favorables à l’enfouissement. Les neuf communes riveraines y sont opposées, de même que le conseil départemental, le conseil régional et les députés et sénateurs locaux.

Des « big bags ».

Pourtant, le 26 janvier dernier, la mission d’enquête a rendu un avis favorable à l’ensevelissement définitif des rebuts, moyennant plusieurs conditions (retrait des déchets les plus polluants, mise en place d’un système de surveillance, etc.). Malgré tout, « on voit très clairement dans les commentaires des commissaires-enquêteurs que ce dossier pose question, dit Jean-Paul Omeyer, conseiller régional du Grand-Est et membre de la commission de suivi de site (CSS) de Stocamine. Ils dénoncent, je cite, des promesses fallacieuses, des engagements non tenus, des fautes techniques indiscutables et une très longue inaction dommageable. Et ils indiquent que le déstockage doit être accéléré et concerner tous les déchets comportant des fractions solubles, pas seulement les déchets mercuriels ». Quant à la décision définitive du préfet, elle est attendue courant mars et elle devrait aller « dans le sens d’enfouir les déchets », redoute Yann Flory, porte-parole du collectif Destocamine...

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