Guillaume Vadot, témoin puis victime de brutalités policières.


Recueil d'informations autour des brutalités policières dont a été témoin Guillaume Vadot et de sa propre agression qui s'ensuit, le 22 Septembre 2016 à Saint-Denis. Également présent, Maurice Makwala, militant associatif, déclare avoir assisté à la même interpellation douloureuse, et reçu coups et insultes après être intervenu.

Ils ont tous deux porté plainte, le premier pour les "abus d'autorité, violences volontaires, agression sexuelle, menaces de mort et de viol" qu'il a subi pour que "lui passe l'envie" d'exercer son droit de filmer la police lors d'une interpellation brutale, l'autre pour "abus d’autorité", "violences volontaires aggravées" et "injures publiques".

Sommaire :
- 1) Événements, chronologie :
- 2) Témoignage complet
- 3) Presse

A suivre - en construction (participation bienvenue) :
- 4) (En attente de) nouvelles des personnes choquées!
- 5) Communiqués et Pétitions
- 6) Conférences de presse
- 7) Rapports de témoins visuels
- 8) Pièces annexes



1) Événements, chronologie :

- Jeudi 22 septembre en fin de journée, interpellation d'une voyageuse sans ticket à Saint-Denis. (Si quelqu'un a des nouvelles, merci de nous les faire parvenir!). Guillaume Vadot, enseignant à la Sorbonne, assiste a cette interpellation qui lui semble anormalement douloureuse, et entreprend de la filmer pour en modérer la violence. " (...) Au moment de passer les tourniquets, on entend des hurlements. Pas un cri normal, mais un cri de douleur, intense, et l’on comprend immédiatement qu’il se passe quelque chose. Comme tous les autres à côté de nous, mon regard est capté par la scène qui se déroule sur notre gauche. Une femme noire d’une cinquantaine d’années est menottée, et c’est elle qui hurle que les menottes lui broient les mains, qu’elle n’en peut plus. Entre elle et le petit attroupement d’habitants qui s’est formé, une trentaine de policiers équipés, avec un chien d’assaut. Il y a la sûreté ferroviaire et la police nationale.
Les gens sont inquiets, l’ambiance est très tendue, tout le monde demande ce qui se passe, pourquoi ils torturent cette femme en pleine rue. La scène est marquante, elle ressemble à cet été après l’assassinat d’Adama, ou aux images de la mobilisation aux Etats-Unis : une rangée de policiers, face à une autre rangée d’habitantes et habitants noirs de la ville. Ces derniers sont clairs, ils n’ont aucune confiance. Un homme raconte comment son frère a été interpellé sans raison, mis en garde à vue et violenté. Les flics nous disent de « nous casser ».
J’avais peur pour la victime de cette interpellation, peur de cette scène raciste, je voyais la police déraper à tout moment (...)"


- 22 septembre toujours, après s'être ouvertement déclaré, de par sa décision de filmer la scène, observateur en mesure de témoigner, Guillaume est à son tour interpellé d'une façon qui l'amènera finalement à porter plainte pour abus d'autorité, violences volontaires, agression sexuelle, menaces de mort et de viol.

- 23 Septembre Publication Sur FB du témoignage par un collègue sur sa page, censuré par FB le 25 Septembre.
Le 27 Septembre, après intervention journaliste auprès de FB, on assiste à la ré-intégration de la publication FB.

4/10
Maurice Makwala, militant associatif, porte lui aussi plainte pour "abus d’autorité", "violences volontaires aggravées" et "injures publiques", subies après être intervenu lors de la même interpellation.

- S'ils confirment avoir bien interpellé Guillaume Vadot et pratiqué la clef de bras que décrit celui-ci, les policiers concernés contestent sa version, et nient notamment les menaces, attouchements et coup de taser.

6/10 Deuxième conférence de presse, lors de laquelle Guillaume Vadot, en compagnie de Maurice Makwala, réaffirme ses accusations et réfute les arguments présentés par la police dans leur démenti.

- réactions, non réactions, soutiens, manque des institutions (à compléter, participations attendues)
- plainte
- Lundi 3 octobre Guillaume Valot est reçu par le directeur de Paris 1
- etc ...


2) Témoignage complet - à lire ici

3) Presse - à lire ici

A suivre en construction (participation bienvenue) :
4) Des nouvelles des personnes choquées!
(?)...
5) Communiqués et Pétitions - à lire ici

6) Conférences de presse
1) Conférence de presse du 27/09 sur Révolution permanente
2) Conférence de presse du 06/10 sur Révolution permanente

7) Rapports de témoins visuels
- Maurice Makwala, lors de la conférence du 06/10 : http://www.revolutionpermanente.fr/Video-Revivez-l...
...
8) Pièces annexes
...

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Sur la question des violences policières, sur Tcb on a cette page ci : www.thechangebook.org/collectifcontrelabrutalitepo...
Elle a vocation à héberger, à terme, les témoignages sur cette affaire, dont celui de Guillaume Vadot.
3) Presse
Sur un blogue hébergé par Médiapart le 23/09 : Chronique de la folie policière ordinaire

Sur Têtu le 26/09 : Violence policière : « Pédé, je vais te violer pour t’apprendre à filmer la police »

Sur Arrêt sur Image le 26/09 (concernant la censure par FB) : Facebook censure un témoignage de victime de violence policière

Sur l'Obs le 27/09 : Guillaume Vadot, un enseignant de la Sorbonne, dit avoir été "agressé" par des policiers après avoir filmé une "interpellation"

Sur Marianne le 27/09 : La police des polices saisie après la plainte d'un professeur pour violences et menaces de viol

Sur le Huffingtonpost le 26/09 : Le témoignage édifiant d'un enseignant à la Sorbonne ayant subi des violences policières

Sur Franceinfo le 27/09: Une enquête ouverte après le témoignage d'un professeur qui affirme avoir subi des violences policières à Saint-Denis

Ma Chaîne Étudiante le 27/09 : Saint-Denis: un professeur porte plainte pour violences policières

VSD le 27/09 : Saint-Denis Un profes­seur violem­ment agressé par des poli­ciers

BFMTV le 28/09 : Prof "agressé" par des policiers: "Le pire ce sont les menaces de viol, les menaces de mort"

Le JDD le 27/09 : Le prof affirmant avoir été tasé, frappé, insulté et menacé de viol par des policiers veut porter plainte

France Soir le 27/09 : Le prof affirmant avoir été tasé, frappé, insulté et menacé de viol par des policiers veut porter plainte

France Bleu le 27/09 : Un enseignant affirme avoir été insulté et agressé par des policiers à Saint-Denis : la police des polices a été saisie

L'Humanité le 27/09 : « Je vais venir chez toi pour te violer »

Sur le Monde le 27/09 : Un prof de la Sorbonne porte plainte pour violences policières, l’IGPN a été saisi
le 3/10 : Accusés de violences, deux policiers contestent vivement la version du plaignant

Sur LCI le 27/09 : Un doctorant de la Sorbonne accuse la police de "violences" en gare de Saint-Denis : l'IGPN saisie
Le 4-5/1O : Violences policières présumées à Saint-Denis : une nouvelle plainte pour "violences volontaires aggravées"

Sur Le Parisien
le 26/09 : Saint-Denis : un prof de la Sorbonne va porter plainte pour «agression», contre des policiers
Le 6/10 : Saint-Denis : un prof et un militant portent plainte pour violences policières

Sur Libération
Le 26/09 : «Je vais te violer et on va voir si après tu filmeras la police»
Le 27/09 : Affaire Guillaume Vadot : «Ils pensent avoir gagné...»
Le 6/10 : Accusations de violences policières : un enseignant-chercheur persiste

L'Express
Le 27/09, mis à jour le 29 : Violences policières sur un prof: "S'ils sont avérés, les faits sont graves"
le 4/10 - Les policiers contestent la version de Guillaume Vadot (Voir la réponse de ce dernier lors de la conférence de presse du 6/10) - Violences sur un prof: il aurait "poussé à l'émeute", selon les policiers accusés

Sur Le figaro
le 27/09 : Saint-Denis : le parquet ouvre une enquête après des accusations de violences policières (le commentaire d’alliance fond dans la bouche)
Le 7/10 : Enseignant agressé à Saint-Denis : des témoins entendus par la police des polices

Médiapart
Le 7/10 : Violences policières: ce que révèlent les cas Vadot et Jounin
Blogueuse radicalement Noir Rouge Vert Violet : https://blogs.opendan.net/lalternactiviste/
En attendant qu'il soit publié dans le fil dédié à cet effet sur la page correspondante : https://www.thechangebook.org/collectifcontrelabru... voici le témoignage de Guillaume Vadot. Il a été publié, anonymement dans un premier temps, à la suite de son agression le 22 Septembre au soir :

"Je sortais d’une gare de banlieue avec une copine, en fin de journée. Au moment de passer les tourniquets, on entend des hurlements. Pas un cri normal, mais un cri de douleur, intense, et l’on comprend immédiatement qu’il se passe quelque chose. Comme tous les autres à côté de nous, mon regard est capté par la scène qui se déroule sur notre gauche. Une femme noire d’une cinquantaine d’années est menottée, et c’est elle qui hurle que les menottes lui broient les mains, qu’elle n’en peut plus. Entre elle et le petit attroupement d’habitants qui s’est formé, une trentaine de policiers équipés, avec un chien d’assaut. Il y a la sûreté ferroviaire et la police nationale.

Les gens sont inquiets, l’ambiance est très tendue, tout le monde demande ce qui se passe, pourquoi ils torturent cette femme en pleine rue. La scène est marquante, elle ressemble à cet été après l’assassinat d’Adama, ou aux images de la mobilisation aux Etats-Unis : une rangée de policiers, face à une autre rangée d’habitantes et habitants noirs de la ville. Ces derniers sont clairs, ils n’ont aucune confiance. Un homme raconte comment son frère a été interpellé sans raison, mis en garde à vue et violenté. Les flics nous disent de « nous casser ».

J’avais peur pour la victime de cette interpellation, peur de cette scène raciste, je voyais la police déraper à tout moment. J’ai sorti mon téléphone pour filmer, en me disant que cela pourrait cadrer les choses, faire baisser le niveau d’impunité. Ça n’a pas duré plus d’une minute. L’un des flics m’attrape par l’épaule gauche et me fait pivoter : « celui-là on lui fait un contrôle d’identité ». Je demande pourquoi, il m’arrache mon téléphone. Je lui dis qu’il n’a pas le droit de le consulter sans mandat de perquisition.

Mais tout s’accélère : dès qu’ils ont réussi à me tirer de leur côté du cordon formé par leurs collègues, ils se mettent à deux sur moi, chacun me faisant une clé à l’un des bras. Une douleur énorme me traverse les articulations. J’ai les deux bras torsadés dans le dos, avec ces deux hommes dans des positions qu’ils ont apprises, qui pèsent de toute leur force pour me plaquer contre le mur. A plusieurs reprises, ils m’écartent un peu et me rebalancent, pour que je me cogne. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait juste de m’intimider et de me mettre à l’écart. Mais ils ne relâchent pas. J’ai le souffle coupé et je ne proteste plus, je me dis qu’ils vont m’embarquer pour « outrage » ou « rébellion », et sont en train de chercher à créer des faits de toutes pièces.

Le pire en réalité n’était pas la douleur. Les deux flics qui sont sur moi sont surexcités. Et ils se lâchent. Crânes rasés, les yeux brillants, j’ai du mal à croire que la scène qui suit est réelle. « On va te tuer, tu es mort, on va te défoncer, je te crève là sur place dans dix minutes ». Et au fur et à mesure que les cartilages s’étirent sous la torsion, ils remontent mes poignets dans mon dos, et augmentent la torsion. Celui de gauche me met la main sur les fesses. « T’as cru que t’allais jouer avec la police ? Regarde comme on va jouer avec toi ». Et il me met une première béquille. Puis il remet sa main sur mes fesses. Avec les clés de bras, je ne peux plus respirer normalement. Nouvelle béquille. « On va te violer, ça te plaît ça ? Je vais te violer et on va voir si après tu filmeras la police ».

Ça continue. « Tu soutiens Daesh c’est ça ? ». « Quand ils vont venir tu feras quoi ? Tu vas les sucer ? ». « Faudra pas pleurer et demander qu’on te protège ». Je n’ai réalisé que plus tard qu’ils étaient en train de parler de Daesh...pour justifier leur attitude face à une femme racisée qui avait oublié son pass navigo.

Ils ouvrent mon sac et prennent mon portefeuille, le vident dans mon dos. Ils me prennent mes clopes en me disant de m’asseoir dessus. Ils trouvent ma carte de prof précaire à la fac. « T’es prof ? Quand l’Etat islamique viendra à la Sorbonne tu vas les regarder en te branlant ? ». Celui de gauche : « Regarde-moi sale pédé. Sale pute. Tu habites là-bas hein ? (il montre mon immeuble). Je vais venir chez toi, je vais mettre une cagoule et je vais te violer ». Je suis vraiment abasourdi, je pense qu’il a répété les mêmes menaces une bonne vingtaine de fois en tout. J’ai affaire à des flics politisés, des flics de l’état d’urgence permanent, qui se vivent comme en guerre contre Daesh, un Daesh qu’ils assimilent à toute personne racisée, et avec qui j’aurais pactisé en me solidarisant de leur victime du jour.

Ils montent encore d’un cran. « Maintenant on va te mettre des coups de tazer, tu vas voir comment ça pique ». Et, toujours celui de gauche, m’envoie une décharge dans le bras. Je sursaute, et je me mets à trembler. J’essaie de ne pas le montrer, je ne dis rien, mais la pensée qui me vient à ce moment est que la situation va peut-être déraper encore plus. Qu’ils vont me faire une autre clé, ou me frapper avec leur tonfa avant de m’embarquer. « Tu vas crever ». « Je vais t’enculer ». Avec toujours les attouchements. Et la douleur est telle dans les bras, les épaules, le dos, que je me dis que je dois me préparer à ce qu’une de mes articulations lâche.

Derrière, j’entends la copine avec qui j’étais qui crie, qui leur dit de me lâcher. Je voudrais lui dire de laisser tomber. J’ai une boule au ventre : qu’est-ce que ces tarés lui feront s’ils l’interpellent ? Mais entre-temps, l’attroupement a probablement un peu grossi, et le groupe de policiers doit savoir qu’il ne peut pas faire durer indéfiniment la situation. Celui qui me torsade le bras droit me dit : « Il faut qu’on chope la meuf, on la charge pour appel à rébellion ».

J’entends qu’ils discutent entre eux. Un des deux hommes me lâchent le bras et me dit : « Tu regardes le mur, si tu te retournes, si tu bouges, on t’ouvres le crâne ». Je ne bouge pas. « On va venir à la Sorbonne, on va vous exterminer toi et tes collègues, sale gauchiste ». Puis ils me retournent et je me retrouve devant les yeux exorbités du flic qui me tenait le bras gauche. « T’es contractuel sale bâtard ? On va te faire un rapport salé, ta titu tu peux te la mettre ». Je ne dis rien. Ils m’appuient sur la poitrine. « Maintenant tu déverrouilles ton téléphone et tu effaces la vidéo ». Je m’exécute, en me disant que c’est dans ma tête et pas sur ces images de l’attroupement statique que ce qui vient de se passer est gravé. Il m’arrache l’appareil, et ouvre le dossier photo, commence à tout regarder.

Puis tout à coup, le reste de leur groupe charge les habitants qui s’étaient regroupés. C’est rapide et extrêmement violent. Je vois leur chien se jeter sur les gens, et eux avec les gazeuses et les tonfas. Tout le monde fuit, en panique, y compris les personnes âgées. Les deux policiers qui m’ont agressé me jettent mon portefeuille et son contenu à la figure et partent en courant. Je craint pour mon amie, je ne la vois pas. Mais je l’aperçois finalement qui revient, elle avait réussi à s’échapper. Rien à faire d’autre que rentrer chez nous, la rage au ventre, et tout le torse ankylosé et douloureux. Je me dis que cette police raciste serait allée encore plus loin si j’étais racisé. Un homme nous explique que c’est comme ça dans toute la ville depuis ce matin. « Vous voyez on ne fait rien, mais ils tabassent des gens au hasard pour susciter des troubles ». On se réconforte mutuellement, se souhaite bon courage. Il en faudra ; mais on n’en manque pas."

5) Communiqués, Appel à soutien/pétitions

3 niveaux d'appels à signature sont prévus.

1) Interne à l'université Paris 1, pour des revendications incluant l'exigence de prise de position de la direction. Cf le communiqué des personnels et étudiants du 29/09 Il s'agit également du texte de la pétition, à signer ici
2) Appel à tous les personnels et étudiant-e-s des Universités françaises.
3) Pétition grand-public nationale (à suivre)
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Appel à tous les personnels et étudiant-e-s des Universités françaises.

Nous lançons cet appel à tous les personnels et étudiant-e-s des Universités françaises. Ecrire à 22septvadot@gmail.com en donnant prénom, nom, qualités. A partager massivement sur les réseaux sociaux et chers collègues et étudiants sur toutes listes de diffusion!!!!

"Nous, personnels et étudiant-e-s des Universités, condamnons avec indignation les faits au sujet desquels notre collègue Guillaume Vadot a porté plainte auprès du parquet de Bobigny ce 27 septembre. Ces faits sont les suivants : abus d’autorité, violences volontaires aggravées, agression sexuelle aggravée, menaces, injures publiques et vol.

Guillaume Vadot est doctorant et enseignant de statut précaire (ATER - Attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à la Sorbonne. Les menaces des policiers qui l’ont agressé ("on va venir à la Sorbonne t'exterminer toi et tes collègues") s'inscrivent dans ce contexte plus large où la recherche en sciences sociales est de plus en plus accusée de fournir des excuses aux terroristes ou de relativiser l'horreur de leurs actes. Ces propos, relayés sous différentes formes par la majorité des élites politiques dans le contexte post-attentats, ne peuvent qu'être interprétés comme un chèque en blanc pour des pratiques toujours plus violentes et répressives.

Nous réagissons pour Guillaume Vadot, mais au-delà, contre toutes les formes de violences policières. La question n'est pas seulement « que fait la police ? », mais aussi « à qui le fait-elle ? » : les personnes ciblées par le racisme, habitant-e-s de quartiers populaires, et, de manière plus accrue depuis l'état d'urgence, les militant-e-s, sont les victimes de ce genre de traitements spéciaux ultra-violents. Ce qui est arrivé à notre collègue, par l’écho rencontré par l’affaire, nous donne la possibilité et la responsabilité de rendre visible ce qui ne l’est malheureusement jamais.

De plus, sous l’état d’urgence sans cesse prolongé, l'assimilation rapide au terrorisme de tout acte contestataire ou de toute infraction mineure, procédé bien rôdé dans nombre de régimes dont on se plaît généralement à souligner le caractère autoritaire, ne peut être acceptée.

Un climat lourd s’installe, les libertés publiques sont limitées, menacées. Ainsi, ce qui est arrivé le soir du 22 septembre, et plus encore le 18 juillet avec la mort d’Adama Traoré dans les mains de la police, nous amène à poser publiquement la question : jusqu’où va-t-on aller ?

Nous demandons instamment la tenue d’une enquête impartiale et publique, et, si cette dernière aboutissait aux conclusions que nous redoutons, appelons à des sanctions exemplaires"

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Communiqués de soutien :


"Nous, personnels et étudiant-e-s de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, condamnons avec indignation les faits au sujet desquels notre collègue Guillaume Vadot a porté plainte auprès du parquet de Bobigny ce 27 septembre. Ces faits sont les suivants : abus d’autorité, violences volontaires aggravées, agression sexuelle aggravée, menaces, injures publiques et vol.

Guillaume Vadot est doctorant et enseignant de statut précaire (ATER - Attaché temporaire d’enseignement et de recherche) à la Sorbonne. Les menaces des policiers qui l’ont agressé ("on va venir à la Sorbonne t'exterminer toi et tes collègues") s'inscrivent dans ce contexte plus large où la recherche en sciences sociales est de plus en plus accusée de fournir des excuses aux terroristes ou de relativiser l'horreur de leurs actes. Ces propos, relayés sous différentes formes par la majorité des élites politiques dans le contexte post-attentats, ne peuvent qu'être interprétés comme un chèque en blanc pour des pratiques toujours plus violentes et répressives.

Nous réagissons pour Guillaume Vadot, mais au-delà, contre toutes les formes de violences policières. La question n'est pas seulement « que fait la police ? », mais aussi « à qui le fait-elle ? » : les personnes ciblées par le racisme, habitant-e-s de quartiers populaires, et, de manière plus accrue depuis l'état d'urgence, les militant-e-s, sont les victimes de ce genre de traitements spéciaux ultra-violents. Ce qui est arrivé à notre collègue, par l’écho rencontré par l’affaire, nous donne la possibilité et la responsabilité de rendre visible ce qui ne l’est malheureusement jamais.

De plus, sous l’état d’urgence sans cesse prolongé, l'assimilation rapide au terrorisme de tout acte contestataire ou de toute infraction mineure, procédé bien rôdé dans nombre de régimes dont on se plait généralement à souligner le caractère autoritaire, ne peut être acceptée.

Un climat lourd s’installe, les libertés publiques sont limitées, menacées. Ainsi, ce qui est arrivé le soir du 22 septembre, et plus encore le 18 juillet avec

la mort d’Adama Traoré dans les mains de la police, nous amène à poser publiquement la question : jusqu’où va-t-on aller ?

Nous demandons instamment la tenue d’une enquête impartiale et publique, et, si cette dernière aboutissait aux conclusions que nous redoutons, appelons à des sanctions exemplaires.

Il nous semble également urgent que la présidence de notre université apporte un soutien officiel à notre collègue, son employé."
Signer la pétition ici

Récriminer n'est pas proposer
Les flics devraient se désolidariser ouvertement des ordures qui se permettent d'agir ainsi. A cause de leur silence, on se retrouve obligé de penser qu'ils cautionnent le racisme, la violence, l'homophobie et les abus de pouvoir, ce qui revient à cultiver eux-mêmes la haine du condé.

Peut être ont ils peur pour leurs avancements tant leur hiérarchie est composée de fachos mais cela ne justifie que la haine envers leur caste. S'ils préfèrent chier sur la république, qu'ils ont pourtant juré de protéger, pour pouvoir faire carrière au lieu d'utiliser leur pouvoir pour servir la justice, qu'ils crèvent. Je ne pleurerai aucun d'entre eux.