Logiciels libres dans l'éducation : la prochaine étape

Comme vous le savez, l'éducation nationale et Microsoft ont conclu un accord stipulant que l'entreprise américaine fournira gracieusement "ses logiciels et ses services, notamment en ce qui concerne : l’accompagnement et la formation des élèves et des enseignants ; la mise à disposition de solutions pour une utilisation intelligente, facile et optimale des équipements mobiles – des solutions de « cloud », une expérimentation pour l’apprentissage du code, une aide aux acteurs français de l’e-éducation."(1)


Il y a deux logiques à l'oeuvre dans cette décision :


-Le ministère sait que la plupart des entreprises usent des logiciels propriètaires et veut former les personnes à l'environnement professionnel.


-L'entreprise sait qu'en formant les apprenants à utiliser ses logiciels, il y a d'énormes chances qu'ils les adoptent une fois sortis des écoles.


Le serpent se mord la queue dans un cercle vertueux pour l'entreprise.


 


Le ministère devrait adopter une logique quasi-inverse : former les personnes avec des logiciels libres et des logiciels propriétaires, afin qu'elles soient en mesure de choisir laquelle des solutions est la plus adaptée à leurs besoins et ceux de leur entreprise. Tenir compte de la réalité, à savoir que la position dominante de Microsoft est pour l'instant indéniable, et promouvoir la réappropriation des moyens de production (une entreprise utilisant un logiciel libre est, dans les faits, maitresse du devenir de son outil. Elle peut, comme tout un chacun y apporter les modifications qu'elle souhaite et les mises à jour seront un droit et non une obligation)


Cette solution n'est, pour l'heure, pas totalement réaliste.


1) Les cours et formations disponibles pour les logiciels libres sont moins courants et moins adaptés aux débutants que ceux de leur "concurrents" propriétaires.


2) Beaucoup de ressources sont exclusivement disponibles dans d'autres langues que le français, ce qui complique l'apprentissage et rebute les professeurs peu à l'aise hors de leur langue natale.


La communauté du logiciel libre doit tenir compte de ces défauts et les corriger pour s'imposer comme une alternative non seulement éthiquement supérieure mais aussi comme une alternative aussi aisée à découvrir et à maitriser. Concevoir des exercices et des mises en situation que les professeurs pourront directement soumettre à leurs éleves est l'étape décisive qui permettra aux logiciels libres de devenir une part de l'enseignement professionnel.


(1) http://www.cnll.fr/news/edunathon-ecole-microsoft/

Tu peux enlever l'italique de ton premier para ? Il fait buguer le mur...