Évacuation nocturne d'un campement solidaire de réfugiés. Par Nnoman.

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Évacuation nocturne d'un campement solidaire de réfugiés. Par Nnoman. NnoMan a ajouté 20 photos à l’album Evacuation nocturne d'un campement provisoire de réfugié.es.
Hier. Il nous livre son témoignage sur FB, je me permets de reporter ici pour les FB-resistants. Il devrait par la suite être publié sur Fumigène

"Ce soir vers 20h, quelques dizaines de réfugié.es soutenu par une cinquantaine de soutien décident d'installer des tentes à la halle Pajol, entre Marx Dormoy et Stalingrad.
Le but de l'opération, s'abriter de la pluie et du froid pour la nuit.
Vers 21h, les CRS arrivent pour leur demander de quitter les lieux puis s'éloignent.

C'est vers 22h30 que plusieurs camions reviennent devant le campement. Les CRS sortent alors des camions, gazeuses à la main et s'approchent d'un pas rapide vers les tentes. En quelques minutes et suite à de violents gazages, les individus se trouvant dans la zone sont éloignés, maintenus à distance.
Pendant 1 heure environ, les services de la mairie vont détruire les tentes et tout mettre à la benne (matelas, duvets, vêtements)
Vers 23h30, les CRS qui bloquaient l'accès à la rue aux quelques soutiens encore présent.es se retournent et rentrent dans les camions.
Une partie quitte la zone.
On les retrouvera 30 minutes plus tard devant le centre d'hébergement de la Porte de la Chapelle.

Devant ce centre, faisant la queue sous le froid et la pluie, des réfugiés attendent depuis plusieurs jours pour la plupart.

Entre le harcèlement policier et les maraudes solidaires de celles et ceux qui viennent leur apporter à manger et à boire.

A. m'explique que seuls les 30 premiers auront une chance de rentrer demain matin, alors il ne compte pas dormir pour garder sa place dans la file et ne pas se faire doubler dans la nuit.
Il me parle des femmes et des enfants qui dorment plus loin dans la rue, des policiers qui les évacuent régulièrement sans leur dire où aller, et des réfugiés … qui reviennent … ne sachant pas où aller.

Paris – 9 décembre 2017"

#ChangeonsDeconomy! - #EcononmyChangeNow!

COMMUNIQUE DE PERSONNES PRESENTES A L'ESPLANADE NATHALIE SARRAUTE LE 09/01/2017
"Le 10 novembre 2016, le centre "humanitaire" de la porte de la Chapelle était inauguré par Mme Hidalgo.
9 semaines plus tard, il est affligeant de constater le nombre de personnes qui dorment dehors aux alentours du camp.
En effet, certains ont tenté pendant plusieurs jours d'affilée, subissant humiliations et gazages policiers, d'accéder à l'intérieur mais en vain du fait du sous dimensionnement calculé du centre.
De plus, il apparaît clairement que ce centre trie les migrant.e.s selon leurs situations administratives : demandeurs d'asiles non dublinés, demandeurs d'asiles dublinés, sans-papiers, etc. D'ailleurs, de plus en plus de dublinés sont assignés à résidence.

Ces dernières nuits, la température a atteint les -5°c. Comme l'a dénoncé MSF, la Police a retiré des couvertures à des migrant.e.s dormant dans la rue.
Nous ne pouvons rester les bras croisés face à cette situation inacceptable.
Ce soir, des tentes ont été remontées sur l'esplanade Nathalie Sarraute.
Plus d'un an et demi après le premier campement rue Pajol, cette nouvelle installation démontre une fois de plus l'inertie du gouvernement.
La seule réponse apportée par les autorités demeure toujours le harcèlement et les violences policières.

Nous en avons eu l'expérience ce soir : quelques heures après que les tentes aient été installées, les CRS et les services propreté de la Mairie de Paris sont arrivés sur les lieux.
Les CRS, extrêmement violents et hilares, pour la plupart masqués et matricules cachés, ont entouré le camp, matraques et gazeuzes à la main.
Sans aucune sommation, ils ont chargé : gazant et matraquant toutes les personnes sur leur passages, dont des femmes et des mineurs. Les mineurs, terrorisés, ont pris la fuite sans même avoir le temps de mettre leurs chaussures.

La France n'a toujours pas mis en place un système d'accueil réel et digne. Inquiets du devenir de cette société, il est urgent que toutes et tous se mobilisent, afin de mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités. La nôtre, est d'exiger que la France soit un état de droit, en concordance avec ses grands principes fondateurs.

La sécurité est un droit. L'accueil est un devoir."
Lucille L'ⒶlternⒶctiviste
C'est tellement gerbant de voir des choses pareil, et ces crs a quel moment vont-ils se questionner l'intérêt de ces violences à répétition contre des individus des plus isolés et des plus fragiles ?
Myiette
Il y en a qui l'ont fait et d'autres qui le feront, mais la majorité est probablement trop enfoncée dans la logique de l'escalade répressive pour comprendre quoi que ce soit à mon avis. Le truc moche, c'est que ceux qui le feront ne seront pas aidés, trop la niard contre eux. Et du coup, ce sera soi...
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