Un mois après l'agression au Testet lors d'un hommage à Rémi, un sentiment d'impunité renouvelé.

Le 23 Octobre dernier, une petite centaine de personnes faisaient le déplacement jusqu'à la zone du Testet pour se recueillir sur le lieu qui a vu tomber Rémi Fraisse. Elles y ont alors fait l'objet d'insultes et d'intimidations par les pro-barrages.
Parmi elles, trois jeunes femmes avaient été tailladées au couteau.
Un mois après avoir porté plainte, leur agresseur, dont elles avait pourtant publié la photo, semble être le seul à n'avoir pas pu être "identifié". Les victimes en revanche, avec leurs moyens limités, l'ont identifié. Elles savent qu'il est un "habitué" des expéditions pro-barrage, l'ayant retrouvé sur les photos de plusieurs articles de presse de 2015. Il s'agirait par ailleurs d'un proche d'un employé municipal.

Un mois après, la sensation d'impunité rend l'agression difficile à dépasser.
Mais l'enquête suit son cours.

Témoignage :
"Journée de commémoration à la mémoire de notre ami Rémi Fraisse au Testet. Arrivée sur l’ancienne zone de guerre où le corps de notre ami est tombé mouvementée. Une quarantaine de pro barrages et de chasseurs attendaient les personnes voulant se recueillir sur les lieux, avec des flics et des GMs qui ont moyennement essayé de les contrôler. 3 filles ont été plantées au couteau par un des pro barrage, qui ne voulait pas nous laisser passer pour rentrer sur la zone. Direction l’hôpital pour faire constat et le commissariat pour porter plainte."
"Comment je me sens ? Sonnée, choquée, j’ai la haine et le dégoût. Aucun respect pour n’importe quelle vie et n’importe quelle mort. L'un d'eux a même essayé de nous écraser avec son tracteur (si les 3-4 flics qui étaient là-bas les en avaient pas empêchés) en déboulant à "fond" dans les hautes herbes, pour s'arrêter à quelques mètres de l'ancienne dalle d'argile, où Rémi est tombé. On a pu lire quelques textes en sa mémoire sous les hurlements, les rires, les beuglements et une sirène de ces enflures qui attendaient toujours à quelques mètres autour de nous. Pourquoi rester là, pendant plus d'une demi-heure, si ce n'est pour provoquer ? Honnêtement, qu'est-ce qu'ils avaient à y gagner à rester autour de nous à ce moment là ? Ils nous surveillaient peut être ? Mais de quoi ? Peut être qu'ils pensaient qu'on allait tous sortir une tente et un duvet de notre manteau et qu'on allait réoccuper la zone ? Franchement...
(ndlr : d'ailleurs, plus tard, on a pu entendre des rumeurs (ou plutôt des fausses justifications de leur part pour "justifier" leur présence) comme quoi nous étions bien là pour réoccuper la zone...)

Bref ouais, ya pas pire que ce genre de personnes, qui ont tellement peu d’humanité qu’ils ne vivent que pour faire du mal, ouvertement et même bien souvent, sans aucune raison. Parce que là, j’étais seule, avec ma chienne en laisse à mes pieds, calmes, je venais pour passer sur le côté (ils étaient une dizaine dans le passage pour nous bloquer sur une petite route de terre) et le mec m’a sauté dessus, nous a menacées ma chienne et moi, et m’a filé un coup dans le thorax avant de me planter pour me faire reculer.
Les deux autres copines, elles s'interposaient entre deux affrontements (l'une d'elle était même au milieu de plusieurs pro-barrage, avec une mère et son bébé dans les bras, elle tentait de protéger le bébé...). C'était clairement un acte de violence injustifié.

Bref encore une fois, aucune couille, juste une sous-merde sans plus aucune humanité. A préférer gueuler "Viens plutôt cette nuit" (et il était pas le seul à le gueuler) plutôt qu’à respecter la mémoire d’un mort."

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Source de l'image : Hélène Duffau, Blog


Autres récits et historique des impunités :
- https://blogs.mediapart.fr/helene-duffau/blog/2310...
- https://blogs.mediapart.fr/gabas/blog/251016/milic...