La situation à Fukushima

"Notes: je tente d’imaginer:
– avec une petite brise de 15 km/h le panache radioactif a parcouru 30 km en 2 heures
– si le vent change de direction comme à Fukushima…
– si cela se passe la nuit, s’il pleut, s’il neige, s’il y a un fort vent, des innondations, comment cela se passe-t-il ?
– si c’est pendant les heures de classe, pendant les heures de travail… les familles sont dispersées…
– et la distribution des comprimés d’Iode ?
– et les consignes de confinement ? les gens avec enfants et bagages des heures dans les embouteillages…
– le transfert des malades des hôpitaux et des pensionnaires grabataires des maisons de retraite s’est avéré difficile et dangereux à Fukushima…"
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FUKUSHIMA DIARY FR - 1,6 Sv/h au 1er étage du réacteur 1 : la source de cette énorme radioactivité est dans le conduit d'aération
Note : Si vous êtes de la grande presse internationale, ne lisez pas ce site sans avoir préalablement pris contact avec moi.

Selon Tepco, ils ont relevé 1,6 Sv/h au premier étage du réacteur 1.

Entre le 22 et le 24 décembre 2013, Tepco a tenté d'inventorier la radioactivité ambiante de la partie sud du premier étage du réacteur 1. Ils ont utilisé un robot télécommandé avec une camera à gamma, financée par le ministère de l’Économie, du Commerce et de l'Industrie.
Au bilan, des zones extrêmement radioactives ont été repérées près des tuyauteries à gaz inertes qui étaient utilisés pour l'aération en mars 2011.
La radioactivité ambiante était plus forte à 1,5 m du sol qu'à 5 cm. Le record est de 1,6 Sv/h près d'un tuyau de ventilation allant au 2e étage.
Le second record est de 1,1 Sv/h, également près de ce tuyau.
C'est là aussi qu'ils avaient relevé 5,15 Sv/h dans la "vapeur" qui sortait. (cf. [Réacteur 1] 5.2 Sv/h au premier étage Lien1))
Tepco prévoit de prendre un échantillon de béton massif près de cet endroit pour contrôler si la radioactivité a pénétré dedans.

↓ Photos prises par le robot avec la caméra gamma.
Plus la couleur est chaude, plus c'est radioactif.
(3 photos)

Article lié : 2 Sv/h au premier étage du réacteur 1 (Lien2)

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Quels sont les risques réels dans la centrale de Fukushima ?

A la fin de l'an dernier une arnaque a fait le tour du monde disant que le réacteur 3 avait explosé ou quelque chose comme ça.
Je considère qu'il est extrêmement peu probable qu'on ait une autre explosion ou crise du même type que celle du 11-3. Le combustible fondu est certainement éparpillé maintenant en petits morceaux.
Certains morceaux sont restés dans les enceintes et d'autres ont pu être projetés hors des bâtiments pendant les mouvements d'air. Dans tous les cas, on peut avoir de petites réactions mais sans commune mesure avec celles de mars 2011.

Il y a un risque certain avec les piscines à combustibles usagés. Personne, Tepco eux-mêmes inclus, ne sait dans quel état elles sont dans les réacteurs 1 à 3. Ça peut fondre ou exploser au prochain séisme . Dans ce cas-là, la presse répètera sans doute la même censure qu'au 11-3. On m'a récemment demandé si je pensais que la côte ouest de 'Amérique sera prévenue. Ma réponse a été "sans doute pas".

Ce n'est pas seulement parce qu'ils ne veulent pas perdre les impôts locaux, c'est aussi parce qu'ils sont toujours aussi ineptes sur les histoires nucléaires. En regardant comment c'est couvert médiatiquement, les organes d'état, ils n'ont pas l'air d'avoir appris grand chose de Fukushima. Ce sont toujours des amateurs quand on en vient au problème nucléaire. C'est une des raisons qui fait que CNN et d'autres organes de presse ne peuvent pas couvrir Fukushima. Ils ne peuvent pas vérifier la véracité des infos. On doit tous avoir Fukushima directement sous nos yeux. Je suis pratiquement certain que personne ne viendra nous sauver.

Ceci étant, ce qui m'inquiète le plus c'est la lente décrépitude de toute la centrale elle-même.
L'eau monte et elle est extrêmement radioactive. La radioactivité ambiante augmente gravement. Les ouvriers ne peuvent pas éviter de se faire irradier même au cours de simples patrouilles entre les citernes.

En ce moment, même s'ils choisissent de tout déverser en mer, ils leur faudra plus de 60 ans en admettant que le système de filtration multi-nucléide devienne finalement opérationnel, chose que personne n'a jamais pu historiquement constater, et qu'ils déversent tout le long de l'année au maximum de radioactivité autorisé pour le tritium.
La réalité n'est pas aussi simple. Les eaux extrêmement radioactives sont plus abondantes tous les jours, augmentent en temps réel.
Tepco est en train de recouvrir le sol de la centrale avec du béton et du bitume mais je pense pour ma part que c'est pour cacher le débordement des eaux souterraines. Ils ne pourront de toute façon pas mentir éternellement.

Je suis assez inquiet sur la fiabilité des bâtiments de la centrale.
Elle est construite sur un sol renforcé à côté de la mer. Chaque citerne pèse des centaines de tonnes aussi.
Je pense que le plus grand risque dans la centrale de Fukushima est pour maintenant, en plus de la pénurie de travailleurs.

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{Depuis un groupe de veille de Fukushima)

Le réacteur 3 a explosé en projetant le combustible en altitude à 600 mètres en 1 seconde...Etant donné que le produit fissible (6 % du combustible) n'est plus de l'Uranium 235 mais du plutonium239 (qui est juste 29 300 plus radioactif que l'U235), le contrôle de la fission contrôlée est beaucoup plus délicat. Qui plus est le point de liquéfaction du Pu239 est de 650 °C, la fusion est plus rapide. Qui plus est la densité du Pu 239 est de 26 en phase liquide contre 20 en phase solide, cela entraine une concentration rapide d'actinides lourds et une criticité prompte donc une vraie explosion, différente d'une bombe atomique mais sensiblement plus polluante. Une méga bombe sale à dispersion de nano armes atomique à neutrons, c'est surement bien pire que la somme des 2200 essaies atomiques effectués sur la terre depuis 1945.
Jamais une telle quantité de plutonium n’a rejoint l’atmosphère.
C’est pourquoi personne n’ose plus parler de cette situation telle qu’elle est vraiment.
Les conséquences vont venir inexorablement et bien au-delà du Japon.
Il faut laisser les gens dans l’ignorance, qui plus est la majorité préfère ne rien savoir, wait and see, au cas où toutes ces théories ne fussent que de pessimistes suppositions de prophètes de malheurs que sont les activistes anti-nucléaires...
Que peut-on encore faire ?
Se battre pour qu’un ultime accident n’ait pas lieu.

Si vous pensez que cette dernière lutte n’a pas de sens, vous avez peut-être raison, car Fukushima peut bien-être déjà cet ultime accident.
Mais si vous pensez que la contamination radiotoxique est moins violente à 2000 km du point de l’accident, il reste encore à se battre pour arrêter cette folie suicidaire.

Le 9 mars 2014 14 h 00 : Déjà 445 villes Japonaises et des centaines de manif en Europe.

RENDEZ -VOUS.
"Selon le professeur Kiyohara Yutaka de l’Université Kyushu, sur les cent millions de Japonais dix millions seront atteints de démence dans trente ans. Il se demande si un tel pays pourra fonctionner normalement.
Dans trente ans, il y aura encore beaucoup de réacteurs nucléaires, déjà hors service certes, mais qu’il faudra démonter. Et pour ce faire on aura besoin d’argent, d’électricité et de travailleurs, mais est-ce qu’un pays non normal et comptant un tel nombre de déments pourra accomplir la difficile tâche du démantèlement de ces réacteurs ?"
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Des mesures datant du 9 juillet 2013, non publiées jusqu'ici, pour des puits en bord de mer, montrent une teneur en strontium hallucinante de 5 millions de becquerels par litre!
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FUKUSHIMA DIARY FR - Nouvelle fuite : 1,7 millions de Bq de radioactivité β absorbés dans le sol : la jauge à pression avait gelé
Tepco a découvert une nouvelle fuite de liquide de refroidissement ce 6 février 2014. Au total, **1,7 millions de Bq de radioactivité β (dont le strontium 90) a fuit et a été absorbée par le sol**, selon Tepco.

Tepco désalinise et fait circuler le liquide de refroidissement des réacteurs qui est extrêmement radioactif. La fuite provient d'un tuyau.

Le volume de la fuite est d'environ 600 L. Tepco a fini par retirer 1 m³ du sol. Ils considèrent que la jauge à différence de pression a gelé à cause du froid de la saison.

**Cet accident montre que leurs équipements de refroidissement sont toujours provisoires et fragiles, qu'ils ne pourront pas tenir jusqu'à la fin du démantèlement de la centrale de Fukushima, dans 60 et quelques années.**
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En 24 heures le niveau de radioactivité des eaux souterraines contenues dans un puits technique de la centrale accidentée de Fukushima a été multipliée par 1,7 ... un phénomène que Tepco n’explique pas. Selon l’opérateur de la centrale accidentée cette eau ne se dirige pas vers la mer.
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FUKUSHIMA DIARY FR - Dans le réacteur 1 , par son toit troué sur 5 m de large, de l'eau de pluie à 66 millions de Bq/m³ de césium 134/137


Ce 14 mars 2014, Tepco annonce que la pluie s'écoule dans le réacteur 1 par les trous du toit endommagé.

Le démantèlement de Fukushima prendra plus de 40 ans selon le gouvernement japonais. L'eau de pluie détériore le bâtiment du réacteur à chaque pluie.

Le 14 mars 2014, un employé de Tepco a découvert une flaque d'eau de pluie de 2 × 10 m au premier étage du bâtiment du réacteur 1. Ils y ont relevé 66 000 000 Bq/m³ (66 millions) de césium 134/137 mais ils considèrent que ce n'est pas une fuite directe du liquide de refroidissement parce que sa radioactivité est 152 plus forte que ces 66 000 000 Bq/m³.
Tepco déclare qu'il a plu la veille et que de l'eau s'en écoule encore dans le bâtiment par les trous du toit sur 5 m de large. Ils ne peuvent pas réparer cette partie endommagée du bâtiment à cause de sa trop grande radioactivité.

https://www.facebook.com/Fukushima.Information/pos...
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Rares sont les personnes comme David Boilley qui connaissent aussi bien la situation post-Fukushima, tant à la centrale nucléaire détruite qu'au Japon en général. C'est pourquoi la synthèse qui suit, parue à l'origine le 5 mars sur le site de l'ACRO, est précieuse. Trois ans après le début de la catastrophe, rien n'est réglé et les problèmes s'accumulent. La décontamination des sols reste inefficace et, pour la centrale, la gestion de l'eau reste le problème majeur .

http://www.fukushima-blog.com/2014/03/fukushima-3-...
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Ce problème d'eau est le plus difficile qu'ait actuellement à gérer la compagnie et un de ceux qui inquiètent le plus la communauté internationale en raison des risques de pollution de l'océan Pacifique voisin. Une fois décontaminée par ALPS, l'eau, dans laquelle il restera encore au moins du tritium, pourrait être rejetée dans la mer.
Le directeur de la centrale, Akira Ono, a reconnu récemment se sentir démuni face à ces difficultés, et espérer que les efforts menés avec les autorités permettront d'en venir à bout.

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/19/f...
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C'est une blague ou quoi ? Ca fait 3 ans qu'ils déversent 300 tonnes d'eau contaminée chaque jour dans l'océan...!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
"La Terre n'est pas un don de nos parents. Ce sont nos enfants qui nous la prêtent." Proverbe amérindien avant d'être une citation d'Antoine de St Exupéry. http://www.flickr.com/photos/wolakota : Ma galerie de photographies http://www.thechangebook.org/blog/871/eh-le-monde-... : Blog TCB sur le nucléaire
FUKUSHIMA DIARY FR - 20 mars 2014, alarme au réacteur 2 : la radioactivité ambiante multipliée par plus de 2 200


Une alarme de surveillance du réacteur 2 s'est déclenchée le 20 mars 2014. C'est celle du système de surveillance des poussières. Elle s'est arrêtée 2 minutes plus tard mais** elle indiquait que la radioactivité des poussières marquait un pic plus de 2 200 fois au-dessus du niveau habituel.

Un autre système de surveillance des poussières a également présenté ce pic de radioactivité à un autre moment.**
Ces systèmes surveillent la radioactivité de l' air qui s'exhale du bâtiment du réacteur 2.
Au 20 mars 2014, Tepco n'en a pas établi la cause.

http://www.tepco.co.jp/cc/press/2014/1234898_5851....
http://www.tepco.co.jp/cc/press/2014/1234906_5851....
http://www.tepco.co.jp/cc/press/2014/1234925_5851....


http://fukushima-diary.com/2014/03/reactor2-alarm-...
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EPCO peut actuellement stocker jusqu’à 480 000 m3 d’eau contaminée dans ses cuves, qui sont pleines à 90% et elle compter porter cette capacité à 800 000 m3 d’ici mars 2015. Elle installe maintenant des cuves préfabriquées qui arrivent par bateau.
Vendredi 4 avril:
• TEPCO a mis en ligne une vidéo en anglais de présentation de son projet de détournement de l’eau souterraine dans le but de réduire les infiltrations dans les sous-sols où elle se contamine. Cela devrait commencer en mai. Cette vidéo n'est pas sur sa page en japonais.
Basée sur une maquette qui ressemble à du sucre, tout est blanc, propre, net. Le commentateur a quelques raccourcis qui tentent de dédouaner TEPCo :
- il dit que la centrale est au pied de la colline, sur le trajet de l’eau souterraine, mais ne dit pas que TEPCo a rasé la falaise pour y placer les réacteurs à cet endroit ;
- quand la compagnie explique qu’elle espère ainsi réduire les infiltrations dans les sous-sols, elle retire des cuves pleines d’eau contaminées de l’image. Mais l’eau souterraine continuera à s’infiltrer et TEPCO continuera à construire des cuves de stockage, à un rythme moins soutenu.
- le mur face à la mer n’arrêtera pas l’eau car on n’arrête pas un écoulement. Il va juste faire que l’eau choisira d’autres chemins pour finir dans l’océan.
Le commentateur dit que l’eau en amont n’est pas contaminée, mais qu’elle va être contrôlée. Il mentionne qu’elle pourrait transporter de la contamination collectée en surface. Dans les faits, cette eau souterraine pompée en amont est contaminée en tritium, jusqu'à 1 200 Bq/L ! Il suffit de regarder les résultats de mesure des derniers prélèvements.
Le tritium vient des cuves, pas de la pollution des sols. Quant aux contrôles en bêta total, ils indiquent tous « ND », qui signifie non-détecté, mais la limite de détection choisie est très élevée : 16 Bq/L. Pour les rejets d’eau de pluie contaminée, TEPCo s’est fixé une limite de 10 Bq/L en strontium à ne pas dépasser. Pourquoi ce ne serait pas la même chose pour l’eau souterraine ?
TEPCO s’engage à publier ses résultats de mesure dans les cuves tampon avant rejet en mer, mais ne parle toujours pas d’analyse faite par des tiers pour contrôler son travail. Elle s’est pourtant déjà trompée plusieurs fois dans ses mesures.
Certains articles de presse mentionnent que les contrôles seront faits le premier mois et qu'il y aura un laboratoire tiers. Et après un mois ?
Mardi 1er avril:

• Records du jour dans l’eau souterraine :
- près des cuves, en amont des réacteurs, il y a maintenant 5 500 Bq/L en tritium dans le puits E3 (prélèvement du 30 mars).
- entre les réacteurs et la mer, dans le puits 1-14, il y a maintenant 1 800 Bq/L en bêta total (prélèvement du 31 mars).
Ces records battus jours après jours montrent bien que la contamination souterraine s’aggrave.
En revanche, du côté des cuves de la zone G, où il y a eu un débordement, la situation s’améliore. Il n’y a « plus » que 53 Bq/L en bêta total et 250 Bq/l en tritium dans le puits G2 (prélèvement du 30 mars).
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