Un hiver de chien (Paris 1870-1871), une histoire du siège de Paris

Un hiver de chien (Paris 1870-1871), une histoire du siège de Paris

Heure
Samedi, 7 Octobre 2017 19:00
Lieu
CIRA, 50 rue Consolat, 13001
France
Victor Hugo qualifia la période s’étirant de juillet 1870 à juin 1871 de « Terrible ». Elle commença par la déclaration de guerre de la France à la Prusse et s’acheva par l’écrasement de la Commune de Paris, la Semaine Sanglante, le massacre des ouvriers parisiens par l’armée française. « Le sol de Paris est inondé de sang et jonché de cadavres. Le spectacle est affreux. Il servira de leçon », déclara Adolphe Thiers. Entre temps, Napoléon III fut fait prisonnier par les Prussiens à Sedan, le Second Empire s’écroula, la Troisième République fut déclarée, la Prusse et ses alliés, vainqueurs, s’unifièrent pour créer une grande Allemagne et sacrèrent Guillaume empereur. Et Paris vécut un siège effroyable de 5 mois.
C’est cette époque méconnue de l’Histoire que Fred Morisse nous narre dans
un Hiver de chien.
Le froid terrible, la Seine gelée, les températures descendant jusqu’à -18°.
Les maladies qui emportaient les plus faibles. Le manque de nourriture, les animaux de la ville qui payèrent un effroyable tribut à la guerre. Oiseaux, rats, chiens, chats, chevaux finirent en pâtés, en steaks, en entrecôtes…Les animaux des zoos, eux, régalèrent les fins palais de la population aisée des beaux quartiers. Ce furent aussi les départs en ballons pour communiquer avec l’extérieur, le retour aléatoire des pigeons qui ramenaient sous leurs ailles des nouvelles de la province. Les civils qui s’engagèrent en masse dans la Garde nationale, les batailles autour de Paris pour rompre l’encerclement des armées allemandes, le bombardement de la ville. Le peu d’entrain du gouvernement dit de « la Défense nationale » à lutter contre l’ennemi, redoutant plus encore les ouvriers que les Prussiens. Les clubs politiques où l’on commença à crier à la trahison et à réclamer l’instauration de la Commune pour
remplacer ce gouvernement. Un hiver de chien nous plonge aussi dans un Paris en partie disparu, alors en plein travaux haussmanniens.
Quartier populaire et ouvrier s’il en fut, quartier des tanneurs, des chiffonniers, des blanchisseurs, le 13e arrondissement sert de cadre à la trame du roman. La Butte-aux-Cailles, les Gobelins, la Glacière, et la Bièvre, dont les deux bras coulaient encore à ciel ouvert. À travers le regard d’un bande de gosses et du chien Floréal, ce roman nous fait revivre le quotidien du peuple de Paris, et fera découvrir à celles et ceux qui la connaissent mal cette période de l’Histoire. Membre de la maison d’édition Chant d’orties, peintre et illustrateur, Fred Morisse est aussi l’auteur de nouvelles et romans adulte et jeunesse s’inscrivant dans la lignée de la littérature sociale.
P.-S.

Sur Internet : http://un-hiver-de-chien.blogspot.fr/

http://www.millebabords.org/spip.php?article30924