Le blues de Fredo (Texte et Vidéo)

Le blues de Fredo (Texte et Vidéo) Yep !

Il y a des morts qui ne peuvent entrer dans l’oubli, qui nous rattrapent, ponctuellement, et nous obligent aux souvenirs.

Pourtant, de Frdo, nous ne pourrions presque rien vous dire.

Ni le son de sa voix, ni la couleur de ses yeux, ni mme sa d骩marche.

Presque rien...

En 2009, un sale matin - encore ! - de dcembre, nous avons appris avec rage qu’il venait de mourir de froid, sous des cartons, quelques m頨tres de la si chic mairie bordelaise.

Cette rage-l - qui nous perlait depuis longtemps la lࠨvre - ne nous a pas quitts et nous l’entretenons, face l’obsc頩nit de ce monde, face aux maisons fermes quand nos fr驨res et soeurs, quand des enfants dorment la rue !

Quand ils y crvent !

Oh ! Si seulement en plus de la rage, nous pouvions montrer les crocs !


"Le blues de Fredo" - O.P.A - Noਫl Solidaire -... par OPA-videos

O.P.A Frdo, mort de froid ੠ Bordeaux le 15 dcembre 2009

Frdo, mon fr驩rot, c’est rien de le dire, ce monde l marche sur la tte et s’entપte nous tenir loin les uns des autres.

Ce mardi l, ton corps mort de froid s’en est allࠩ et ton me, si elle nous veille, sait bien que pour l’instant, rien n’a chang. Ici bas, les esclaves que nous sommes courbent l’⩩chine et dans ce dcembre avanant 駠 pas de loup, nous courrons nous rfugier dans nos maisons. Et que pouvons nous faire ?

Oh Frdo ! Mon frangin, tu sais bien, c’est pas nous les m驩chants qui plantons des pines, qui semons la discorde au lieu de grains de bl ; c’est pas nous qui d驩cidons, nous on essaie juste de passer le temps qu’il nous reste et rabougrissant nos gestes, nous n’osons plus.

Pourtant, les lendemains chantent dans nos mmoires fleur de peau, pourtant la moisson 頠 cueillir pour chacun de nous et plus jamais la soif, la faim, le froid, plus jamais de raccourcis pour la faucheuse.

Frdo, mon frrot, je le sais au fond de moi, le r驪ve est bien vivant et je le cherche pour le chrir, pour les enfants de l’avenir, pour ton corps raide sur ce carton, pour ton me qui nous veille.

Cœur vaillant, combattant, ton nom-m颩daille au revers de nos vestes, nous retrouverons le got de nos tres, dans chacun de nous un ami, dans chaque regard, chaque geste, l’amour au milieu de tout, l’amour au milieu de nous, l’amour au milieu.

Fr목do, mon frrot, c’est rien de le dire, ce monde l marche sur la t頪te et s’entte nous tenir loin les uns des autres.

m. pour L’Orchestre Po꠩tique d’Avant-guerre - O.P.A
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