MAI 68 CONTRE LES STALINIENS

MAI 68 CONTRE LES STALINIENS (…) Les "responsables" du comité central du PCF ont des expressions du type: « Les agitateurs - fils à papa empêchent les fils de travailleurs de passer leurs examens… » (Pierre Juquin à Nanterre le 26 avril 1968, à propos des grèves étudiantes. Il devra prendre précipitamment la fuite…). Les deux Georges, Marchais (PCF) et Séguy (CGT) rivalisent de bêtise et d’insultes réactionnaires à l’encontre des étudiants révoltés. Les membres de l’UEC (union des étudiants communistes) scandent le 1er Mai 1968 « Au boulot les fils à papa » (ce qui en dit long sur leur niveau politique et leur sens de la dialectique). Ce même Premier Mai, les étudiants dans le cortège parisien répondent par l’Internationale à la Marseillaise entonnée par les "communistes". Il y a des affrontements (17 blessés), tandis que les drapeaux noirs sont arrachés et déchirés…
(…)
Des télégrammes furent envoyés par le "comité d’occupation de la Sorbonne" (place forte des Enragés et Situationnistes) le 17 mai 1968, au « bureau politique du parti communiste de l’URSS Le Kremlin Moscou » et au « bureau politique du parti communiste chinois porte de la paix céleste Pékin »:
« Tremblez bureaucrates - stop - Le pouvoir international des conseils de travailleurs/ouvriers va bientôt vous balayer - stop - L’humanité ne sera heureuse que le jour où le dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste - stop - … »
(…)
Le 27 Mai la poursuite de la grève est votée à l’unanimité dans les grandes entreprises (Sud-Aviation, Renault Flins et Sandouville, Citroën, Berliet, Rhodiaceta…). Le mandat des comités de grève est rappelé pour d’éventuelles négociations.
Sur l’île Seguin aux usines Renault-Billancourt, Jeanson de la CFDT est applaudi tandis qu’il souligne son approbation de la poursuite du mouvement et la nécessaire solidarité ouvriers-étudiants-lycéens; Séguy, après l’intervention de Frachon (CGT) vantant les avantages des accords de Grenelle pour la classe ouvrière, d’abord sifflé et hué doit alors conclure son discours par les mots: « Si j’en juge par ce que j’entends, vous ne vous laisserez pas faire »
Il est évident que les grévistes ont compris que les miettes matérielles concédées par les « accords de Grenelle » seraient vite englouties par l’inflation et la hausse des prix. C’est un changement de société, un renversement politiques qui sont alors à l’ordre du jour.
(…)

https://infokiosques.net/imprimersans2.php?id_arti...
http://inventin.lautre.net/livres/Mai-68-reperes-h...


CONNIVENCES ENTRE SYNDICATS ET POUVOIR

Au lendemain du 27 mai 1968, les dirigeants du PCF et de la CGT ne peuvent pas en appeler à la reprise du travail. Ils sont obligés de « prendre acte » du refus de la base, et se cachent derrière le fait qu’ils n’ont rien signé, formellement, car il s’agissait seulement d’un « protocole d’accord » soumis au vote des salariés. Par la suite, Séguy expliquera que ce sont les propositions du patronat – et non son discours – qui ont été huées, à Billancourt. Mais en réalité, ils huaient à la fois les directions syndicales et le patronat.
A partir de ce moment là, les dirigeants syndicaux appellent à négocier les « meilleurs accords possibles », dans les entreprises, puis à reprendre le travail.

Ce n’est pas l’armée hésitante qui a sauvé le capitalisme français, en Mai 68, mais bien les dirigeants réformistes du PCF et de la CGT. Les travailleurs l'ont bien compris et c'est depuis cette date que le PCF et la CGT, mais aussi tous les syndicats, ont perdu leur base de masse.

En l’absence de toute autre perspective, beaucoup de travailleurs acceptent à contre cœur ce que les dirigeants syndicaux présentent comme une grande victoire: les « accords » de Grenelle. Nombreux, cependant, sont ceux qui reprennent le travail la rage au ventre, avec le sentiment qu’un immense espoir vient de leur glisser des mains. C’est ce que montre très bien le film Reprise, sur la fin de la grève à l’usine de piles Wonder, à Saint-Ouen. On y voit notamment des cadres de la CGT pousser les salariés à la reprise au travail.

https://www.youtube.com/watch?v=ht1RkTMY0h4

Les travailleurs de Renault tiendront jusqu’au 14 juin, suivis, quelques jours plus tard, par ceux de Citroën. Les ouvriers de Peugeot ne reprendront pas le travail avant le 24 juin. Face à cette résistance, l’État déchaîne une répression brutale. De véritables batailles rangées se déroulent aux portes de plusieurs usines.

La plupart des « acquis » de Mai 68 ont été liquidés en quelques mois par l’inflation, qui a été volontairement stimulée par la classe dirigeante… l’affaire était close, mais pour combien de temps ?..

« Il n’est pas de sauveurs suprêmes, (…) producteurs sauvons-nous nous-même ! »



Code Captcha
-->
Recharger le code
Saisir le code