LE CAPITALISME C'EST LA CRISE ET LA GUERRE

LE CAPITALISME C'EST LA CRISE ET LA GUERRE Seul le prolétariat international peut s'y opposer en le détruisant



(...) Pour s’ouvrir la voie à la guerre généralisée “au mieux de ses intérêts”, le capitalisme doit redoubler ses agressions contre le prolétariat, non seulement au plan économique mais aussi au plan politique, afin de pouvoir lui imposer une défaite historique sanglante. Car seul le prolétariat international, en tant que classe exploitée et révolutionnaire à la fois, peut abattre le capitalisme. En ce sens, le bouleversement de l’appareil politique traditionnel de la bourgeoisie française qui est advenu avec l’élection de Macron signifie en premier lieu la mise en place d’un dispositif directement anti-ouvrier des forces politiques bourgeoises. En effet, la mise en avant d’une nouvelle gauche dite “ radicale ” autour de Mélenchon et de la France Insoumise est l’autre fait marquant de ce bouleversement. Loin de se limiter à une opposition sur le seul terrain démocratique bourgeois, à l’instar des oppositions anti-Trump et anti-racistes (et autres “antifa”) aux États-Unis, Mélenchon se positionne directement sur le terrain social, celui-là même de la lutte ouvrière, “contre le coup d’État social” mené par le gouvernement. Ce faisant, il essaie de baliser et cadenasser à l’avance le champs des réactions ouvrières sur le terrain bourgeois, pour la défense de la “République sociale” dit-il ; et ainsi de les saboter “de l’intérieur” au côté des syndicats. Nul doute que le modèle sera repris ailleurs, Die Linke, Podemos, Democratic Socialists for America, etc.
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Mélenchon et la gauche radicale se préparent à paralyser les réactions ouvrières face aux attaques du futur gouvernement
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Mélenchon et la mystification démocratique radicale “Nuit debout”

De manière plus générale et à terme, il faut relever – et avertir – que Mélenchon n’appelle pas à constituer un parti, mais un mouvement qui fonctionnerait un peu comme les syndicats dit-il, qui savent comment regrouper des positions différentes en restant unis : l’appel aux adhérents à se prononcer sur le vote Macron ou non permettant d’éviter une pratique de “ parti ” donnant des mots d’ordre ou des consignes. Ainsi il a mis en avant le sujet mystificateur de la démocratie directe, déjà largement défendu au cours de la campagne par les deux candidats trotskistes appelant à “ pouvoir révoquer les élus ”, comme la Commune de Paris disaient-ils. C’est-à-dire qu’outre le terrain de l’abstention, Mélenchon et la France Insoumise occupent d’ores et déjà le terrain de la démocratie “ directe ” et des assemblées générales…, c’est-à-dire le terrain de “ l’auto-organisation ”, afin d’être en capacité le moment venu de vider les assemblées ouvrières et les comités de grève et de lutte de leur contenu politique de classe, à savoir l’organisation de l’extension et de l’unification réelle des luttes ouvrières. Exactement ce à quoi l’idéologie démocratique de Nuit Debout a su si bien participer au printemps 2016.

Mélenchon : affirmation d’une gauche radicale en Europe

Avec France Insoumise et la reconfiguration politique en cours à l’issue du 1er tour, la bourgeoisie a trouvé la formule politique correspondant aux pays du centre historique du capitalisme, pour faire face à la nouvelle situation dans laquelle celui-ci précipite le monde. S’il reste encore à voir quel sera précisément le dispositif politique final lors des élections législatives de juin prochain, la formule reste la même pour les principales bourgeoisies européennes, voire au niveau international comme en Amérique du Nord : Mélenchon n’est-il pas souvent présenté comme le Bernie Sanders français ? Les prochaines élections européennes, en particulier allemandes, vérifieront le degré de la validité internationale de cette formule aujourd’hui qui doit évidemment s’adapter et se définir en relation aux caractéristiques nationales de chaque pays.

D’ores et déjà, les principales gauches européennes dites radicales, Die Linke en Allemagne, Podemos en Espagne, Bloco de Esquerda au Portugal, le Red-Green Alliance du Danemark, le Vansterpartied de Suède, la Sinistra Italia et Altra Europa d’Italie, des démissionnaires de Syriza en Grèce se sont réunies les 11 et 12 mars dernier pour « offrir aux peuples européens une alternative (...) : protéger notre peuple, notre démocratie et la nature contre des zones de libre-échange et un marché intérieur servant uniquement le profit des banques et des multinationales et la richesse des oligarchies. Nous devons nous débarrasser d’une Union européenne qui est une machine de guerre contre le travail et au seul service du capital financier. » (Déclaration adoptée à l’issue du sommet du plan B de Rome les 11-12 mars 2017 ). Inutile de souligner ici le caractère nationaliste et pro-étatique, c’est-à-dire anti-ouvrier et contre-révolutionnaire, de l’alternative présentée ici.

Aussi brutale et massive sera-t-elle, la répression seule ne pourra contenir les révoltes dans la rue et les entreprises que le capital va provoquer dans tous les pays. Chaque classe dominante a obligation de mettre en place et de développer de “ nouvelles ” forces politiques qui puissent saboter “ de l’intérieur ”, au “ nom du peuple ”, et si nécessaire “ au nom de la classe ouvrière ”, les luttes inévitables et le processus de prise de conscience qui peut les accompagner parmi les prolétaires. Les syndicats n’y suffiront pas. Pour dévoyer et saboter le combat prolétarien, la classe dominante doit aussi être capable “ d’offrir ” des pseudo alternatives politiques bourgeoises de “ gauche radicale ”. Surtout lorsque « la contestation de sa [celle de Macron] politique sociale-libérale (flexibilité du marché du travail, poursuite des efforts de compétitivité, acceptation des contraintes budgétaires européennes…) dans la rue s’annonce probable » (le journal suisse Le Temps). Voilà le rôle auquel se préparent Mélenchon et la France Insoumise.

La bourgeoisie française se prépare à affronter massivement le prolétariat

Face à ces enjeux historiques, à savoir celui de confrontations massives entre les classes provoquées par les classes dominantes, la capacité de la bourgeoisie française pour se préparer à celles-ci, et cela y compris pour les mois à venir, est un exemple pour l’ensemble des classes dominantes, particulièrement européennes.
Voilà pourquoi le fait marquant de ces élections du point de vue du prolétariat est la confirmation et la préparation politique accrue d’une gauche capitaliste radicale autour de Mélenchon. Comme ce fut déjà le cas au cours des mobilisations du printemps 2016 contre la loi travail, la France Insoumise autour de son leader et toutes les forces politiques et syndicales tournant, ou s’articulant autour, Nuit debout, les groupes trostkistes, staliniens, anarchistes, se préparent à saboter les combats ouvriers qui viennent en adoptant un langage des plus radical et en occupant pour les travestir tous les champs du combat de classe. (...)

Groupe International de la Gauche Communiste,
Révolution ou Guerre N° 8 (extrait) septembre 2017.
http://igcl.org/-Revolution-ou-Guerre-
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