LA POLICE TIRE À AULNAY-SOUS-BOIS

LA POLICE TIRE À AULNAY-SOUS-BOIS

C'est l'information qui aurait du faire la « une » des médias aujourd'hui : la police a tiré à balles réelles face aux habitants d'Aulnay-sous-Bois, dans la nuit du 6 au 7 février.
Alors que l'émotion est immense après le témoignage de Théo, violé à coup de matraque par les policiers lors d'une interpellation, des mères du quartier organisent un rassemblement pacifique dans l'après midi du 6 février. Quelque centaines de personnes s'y joignent, dans le calme.

Déjà, l’État décide de déployer des rangées de CRS cagoulés et armés de LBD face aux manifestants, qui gardent leur sang froid et demandent à être reçus au commissariat. Avant de se disperser.
A la nuit tombée, le préfet de Seine-Saint-Denis, sous les ordre du ministre de l'Intérieur socialiste, décide de verser de l'essence sur le feu, et met en place une provocation inédite. L'éclairage public est coupé dans la cité des 3000, à Aulnay, ainsi que les bus. Des centaines de policiers son déployés et quadrillent le quartier. Dans la pénombre, ils contrôlent un grand nombre de jeunes. Les CRS paradent avec leurs fusils d'assaut HK G36, distribués dans le cadre de l'état d'urgence. Des fusils de précision Tikka 3 sont également déployés en bas des tours. Un hélicoptère survole la zone, et éclaire les bâtiments.Le quartier est littéralement militarisé. Ambiance de guerre.

Dans cette ambiance, des affrontements sporadiques éclatent. Ils restent assez légers vu l’incroyable déploiement de force de l'ordre. Des poubelles sont incendiées, ainsi qu'un fast food et quelques voitures. Les attroupements sont dispersés immédiatement par des tirs de grenades. Les passants qui filment la police sont menacés physiquement. Il n'y a presque pas de journalistes.
Des habitants signalent alors des tirs à balles réelles venus des rangs de la police. Ils ramassent plusieurs douilles de 9mm en acier, et évoquent des « tirs en l'air, puis en direction d'une foule ». Un journaliste indépendant de Taranis News prend en photo les munitions.

Aujourd'hui 7 février, le syndicat Alliance et la préfecture confirment ces tirs d'armes à feu. Ils évoquent des « tirs de sommation ». Malgré le déploiement massif de force, les balles en caoutchouc, les grenades et l'hélicoptère, des policiers auraient eu besoin de sortir leur arme de service pour disperser quelques dizaines d'émeutiers ?

En réalité, ce qui s'est passé hier à Aulnay-sous-Bois est une nouvelle démonstration de la militarisation du maintien de l'ordre. Depuis 20 ans, avec les Flash-Balls, puis les LBD40, les policiers sont réhabitués à tirer, à presser sur la gâchette en direction de la foule, à viser des individus. Il ne s'agit plus d'un geste exceptionnel. Des milliers de balles en caoutchouc sont tirées chaque année en France, blessant et mutilant aussi bien dans les Cités que dans les manifestations ou les stades.

A Beaumont-sur-Oise, cet été, la gendarmerie avait déjà sorti ses fusils d'assaut face aux émeutiers, sans les utiliser. A Aulnay, l’État assume l'utilisation d'armes à feu dans le cadre du maintien de l'ordre. La boucle est bouclée. Et nous sommes sous un gouvernement socialiste.

Sources :
-Aulnay-sous-Bois: la préfecture confirme des tirs à balles réelles de sommation : 
https://www.buzzfeed.com/davidperrotin/aulnay-sous-bois-la-prefecture-de-police-confirme-des-tirs-a?utm_term=.nfD6pL3zz
- Des tirs à balles réelles de la police dans la nuit de lundi à mardi à Aulnay-sous-Bois 
http://www.liberation.fr/direct/element/des-tirs-a-balles-reelles-de-la-police-dans-la-nuit-de-lundi-a-mardi-a-aulnay-sous-bois_57608/
- Taranis News :http://taranis.news/2017/02/aulnay-sous-bois-nuit-demeute-et-probables-tirs-a-balles-reelles/



JUSTICE POUR THÉO

Jeudi dernier à Aulnay-sous-Bois Théo était violé avec une matraque par quatre policiers lors d'un contrôle d'identité. Les violences et les insultes racistes se poursuivront ensuite jusqu'au commissariat et le jeune homme, souffrant entre autre de graves lésions à l'anus, doit être hospitalisé. Pour autant lors de l'instruction, la qualification de viol en réunion est bien vite écartée par le parquet de Bobigny qui préfère retenir le terme de « violences » pour 3 des 4 policiers, qui sont remis en liberté. Encore une fois justice et police marchent main dans la main.

Le cas de Théo n'est pas isolé, plusieurs dizaines de témoignages ces dernières années rapportent des humiliations à caractère sexuel de la part de la police à l'occasion de simples contrôles, sans que bien sûr aucune condamnation ne soit prononcée. Sans étonnement c'est dans les cités de banlieues que ces faits sont répertoriés, là où la police, qui ne prend plus la peine de cacher son racisme, se plaît à perpétuer un climat de peur en faisant régulièrement subir des humiliations à la population.

Depuis jeudi les habitant-e-s d'Aulnay-sous-Bois laissent éclater leur révolte et réclament la justice pour Théo, ils et elles sont violemment réprimé-e-s par la police qui déploie des centaines d'effectifs et un hélicoptère, alors que les transports en commun et le courant sont coupés dans la cité des 3000. Peu d’images : on apprend sans grande surprise que la police menace au LBD celles et ceux qui tentent de filmer l’horreur de la répression. Dans la nuit du 6 au 7 février, la police tire à balles réelles sur les manifestant-e-s, des soi-disant « tirs de sommations », dix-sept tout de même revendiqués, alors qu'elle a à sa disposition des armes de maintien de l'ordre toujours plus développées.

La violence et l'impunité de la police ne peuvent plus durer, nous ne pouvons pas laisser une milice raciste faire la loi dans les quartiers. Ce viol institutionnalisé, couvert par la justice, n'est pas le premier, faisons en sorte qu'il soit le dernier. En soutien à Théo et aux habitant-e-s d'Aulnay-sous-Bois, retrouvons-nous mercredi 8 février à 18h dans la rue."


LIBÉREZ TOUS LES MANIFESTANTS !

Lukas Stella
Manifestations prévues ce mercredi soir 8 février :
‪#RENNES‬ 20h Place St-Anne Marchesseau - ‪#PARIS‬ 18h Menilmontant - ‪#NANTES‬ 18h Bouffay — ‪#LILLE‬ jeudi 9 février 18 h 30 République — Samedi 11 février 16 h tribunal de Bobigny
Myiette
Bon boulot! C'est toi qui as écris le texte ou pour partie?
Tu sais comment on fait ceci : "Sources : - Taranis News "
Ou bien éventuellement ça t'intéresse que je te montre?
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