DOUBLE CONTRAINTE EN FOLIE

DOUBLE CONTRAINTE EN FOLIE

Il semblerait qu'on serait suspect, voir irresponsable de ne pas "être Charlie" derrière tous les chefs d'États. Il ne serait plus acceptable de critiquer une certaine "liberté d'expression", restreinte et contrôlée.

Quand les autorités imposent une minute de silence au nom même de la "liberté d'expression", elles produisent un paradoxe sans solution possible. Lorsque l'on prône aux filles la liberté de s'habiller en jupe, mais en interdisant le foulard, la double contrainte engendre un paradoxe. Il en est de même quand on éduque à la critique de l'internet en interdisant de critiquer l'éducation. "Qu'un sang impur, abreuve nos sillons." Chanter la Marseillaise comme un hymne à la tolérance est insensé.

Le modèle normatif d'acquisition personnel des règles de vie en société s'exprime presque toujours sous la forme d'un paradoxe qui crée une situation intenable, pathologique. "Fais ce qu'on te dit mais fait le de ta propre initiative !" Il s'agit là de faire par soi-même, de sa propre volonté quelque chose qui nous est imposée de l'extérieur. Cette double contrainte qui confond l'interne et l'externe, fusionne la dépendance avec l'indépendance, crée un paradoxe où la recherche de solution provoque un problème sans issue. Par cette confusion un trouble est induit dans les processus de socialisation des individus, introduisant l'incertitude d'une insécurité obsessionnelle, la peur incontrôlée et inavouée de la vie collective. Soit on obéit sans satisfaire la demande d'indépendance, soit on désobéit par volonté d'indépendance mais alors on viole la règle d'obéissance.

"Fais-le de ta propre volonté !" L'indépendance exigé ne peut être que fictive, l'individualisation forcée illusoire. L'indépendance en dépendance est une escroquerie aliénante qui mortifie en profondeur. "Exprime-toi librement selon le modèle qu'on ta fixé !" "Sois toi-même en jouant les rôles préfabriqués par le spectacle !" "Choisis à ta convenance les contraintes qu'on t'impose !" "Sois spontané !" "Sois positif en obéissant à ces ordres contradictoires !" "Ta servitude doit être volontaire !"

Choisir sa servitude n'est pas une liberté mais un paradoxe. Toute opposition, tout rejet de la règle imposée serait très mal vue et interprété de façon extrêmement négative comme acte asocial. Toute demande d'explication ou d'éclaircissement sera considérée comme un refus des règles admises en société, donc, comme une rébellion pathologique contre le bien commun. La fuite est une folie, qui est impossible sans exclusion et répression. L'individualisme, publicité par le monde du spectacle, se restreint à pouvoir choisir sa soumission dans l'uniformisation ambiante. C'est un égocentrisme antisocial, un paradoxe sans issue, qui engendre des comportements pervers, des pathologies "proche de la folie".

Lukas Stella
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