LA CRISE PAYE

LA CRISE PAYE

La France championne d'Europe des dividendes versés aux actionnaires cette année, et aussi championne du monde des hausses de dividendes au deuxième trimestre 2014.
Cette envolée des dividendes intervient au moment où les entreprises françaises ont bénéficié de la première tranche du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi). Un dispositif gouvernemental, financé en partie par la hausse de la TVA, censé inciter les entreprises à relancer leurs investissements ou à embaucher, ce qu'ils n'ont pas fait, et non pas gratifier des actionnaires repus. L'investissement dans la production est en panne. Les machines vieillissantes ne seront pas remplacées. Ils ne croient déjà plus en l'avenir et raflent tout ce qu'ils peuvent avant que d'autres ne le fassent à leur place.

La distribution de dividendes a presque doublée depuis 2008 lors du début de la crise financière. Ils représentaient que 20 % des bénéfices distribués en 1970, puis 44 % en 2007, et maintenant 68 %. Les actionnaires se gavent de plus en plus vite.

Mais le marché des actions ne représente moins de 20 % des marchés financiers, ce n'est que la partie visible de l'iceberg du monde de la finance qui spécule sur une inflation débridée de dettes, ruinant un futur déjà condamné. Des richesses démesurées sont ainsi englouties par quelques uns à l'ombre de l'économie spectacle qui voudrait encore nous faire croire au retour de la divine reprise.

Il n'y a jamais eu autant de milliardaires en France, ils sont 67, soit 13 de plus que l’an passé. Leur richesse a plus que doublé en 5 ans. Mais ce calcul ne tient pas compte de tous leurs fonds investis en permanence dans l’opacité des bourses de l’ombre, le marché des changes, le marché secondaire, les produits dérivés, les comptes numérotés, les paradis fiscaux… Les fortunes de la haute bourgeoisie seraient-elles bien plus élevées que ce que voudrait nous faire croire l'économie spectacle ?

Les milliardaires de "la haute" ne sont pas plus que 0,0001 % de la population. La bourgeoisie environ 1 %, La petite bourgeoisie près de 9 %. Les prolétaires, qui n’ont jamais été aussi nombreux et qui s’ignorent, représentent les 90 % restant.
La crise est un privilège de pauvres, une aubaine pour les hyper-riches, un mensonge médiatique, un racket officiel qui permet à quelques uns d’escroquer impunément les populations avec l'aide de l'État.

Depuis que la crise sans fin a été inventé (voir L'invention de la crise), l'appauvrissement de la grande majorité des populations permet aux hyper riches de se goinfrer sans limite, toujours plus et toujours plus vite, avant qu'il ne soit trop tard…

Lukas Stella, octobre 2014
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