Deux poids, deux mesures : aujourd'hui nazisme et djihad
A longueur de temps on nous rebat les oreilles avec la menace islamiste, on nous agite un drapeau vert sous le nez en hurlant "Voilà l'ennemi, voilà le danger!" pourtant, plus proche de nous que ne l'est le Nigeria ou la Syrie, se trouve Munich, là, dans les mains des juges, l'actualité se fait autour d'une menace de la même nature, des terroristes, des meurtriers, des assassins mus par une idéologie barbare : des nazis.(1)
On pourrait rétorquer que l'ampleur du problème n'est pas la même : l'EI (état islamiste) prend ses aises entre l'Irak et la Syrie, Boko Haram a enlevé 200 fillettes, cela n'a rien de comparable avec 2 attentats à la bombe, 1 policière assassinée et des dizaines de blessés.
Certes, certes, cependant nous pouvons comparer à l'affaire Merah.
D'un côté il y avait un homme seul qui a tiré sur des gens presque au hasard, seulement parce qu'ils avaient la mauvaise religion ou le mauvais emploi. De l'autre côté il y a trois personnes qui ont abattu des gens presque au hasard, seulement parce qu'ils avaient la mauvaise origine ou la mauvaise couleur de peau.
Les deux séries de crimes paraissent assez semblables pour recevoir le même traitement médiatique, non? J'aurais, instinctivement, tendance à dire oui, cependant une étude, même rapide, des faits pousse à répondre par la négative. Merah est ce que nos services ont choisi d'appeler un loup solitaire, il s'est radicalisé comme il a pu et n'a pas reçu le soutien d'un réseau (preuve en est la facilité avec laquelle il s'est fait coincé après avoir perpétré ses crimes) ; les tueurs du NSU, Nationalsozialistischer Untergrund (« maquis national-socialiste » ou « clandestinité nationale-socialiste »(2)), eux, ont pu courir pendant 7 ans, ceci en vivant en clandestinité, chose quasi impossible sans un soutien financier et matériel, même en commettant, comme ils l'ont fait, de nombreux braquages.
Crimes d'un individu isolé sur-médiatisés et crimes commis en bande organisée passés sous silence... L'ennemi est là, dans cette différence de traitement. Cette iniquité fait le jeu des islamistes les plus furieux, ceux qui ne perçoivent l'islam qu'en tant que religion opprimée, il leur suffit de pointer les médias et de montrer la partialité pour justifier leurs actes. Les esprits faibles avides de sensations fortes, de reconnaissance et d'identité adhéreront à cette théorie facile à digérer, ils voudront combattre l’oppresseur, le menteur, ils voudront se faire martyr d'une cause sans cesse pointée du doigt.
Bien sûr, l'égale traitement médiatique de toutes les violences n'est pas une garantie de réconciliation, elle n'en est pas moins un préalable, une condition sine qua non, à l'établissement d'une république libre, égalitaire et fraternelle, tout ce que combattent les djihadistes et les nazis.
(1) A Munich a lieu un procès, en Allemagne a lieu une prise de conscience
http://www.liberation.fr/monde/2014/08/27/l-allema...
(2) La traduction n'est qu'une infime part de l'article, dont je connais pas vraiment l'auteur,mais il est bien sourcé (hélas en allemand) et mérite d'être lu.
http://blogs.mediapart.fr/blog/albert-herszkowicz/...
On pourrait rétorquer que l'ampleur du problème n'est pas la même : l'EI (état islamiste) prend ses aises entre l'Irak et la Syrie, Boko Haram a enlevé 200 fillettes, cela n'a rien de comparable avec 2 attentats à la bombe, 1 policière assassinée et des dizaines de blessés.
Certes, certes, cependant nous pouvons comparer à l'affaire Merah.
D'un côté il y avait un homme seul qui a tiré sur des gens presque au hasard, seulement parce qu'ils avaient la mauvaise religion ou le mauvais emploi. De l'autre côté il y a trois personnes qui ont abattu des gens presque au hasard, seulement parce qu'ils avaient la mauvaise origine ou la mauvaise couleur de peau.
Les deux séries de crimes paraissent assez semblables pour recevoir le même traitement médiatique, non? J'aurais, instinctivement, tendance à dire oui, cependant une étude, même rapide, des faits pousse à répondre par la négative. Merah est ce que nos services ont choisi d'appeler un loup solitaire, il s'est radicalisé comme il a pu et n'a pas reçu le soutien d'un réseau (preuve en est la facilité avec laquelle il s'est fait coincé après avoir perpétré ses crimes) ; les tueurs du NSU, Nationalsozialistischer Untergrund (« maquis national-socialiste » ou « clandestinité nationale-socialiste »(2)), eux, ont pu courir pendant 7 ans, ceci en vivant en clandestinité, chose quasi impossible sans un soutien financier et matériel, même en commettant, comme ils l'ont fait, de nombreux braquages.
Crimes d'un individu isolé sur-médiatisés et crimes commis en bande organisée passés sous silence... L'ennemi est là, dans cette différence de traitement. Cette iniquité fait le jeu des islamistes les plus furieux, ceux qui ne perçoivent l'islam qu'en tant que religion opprimée, il leur suffit de pointer les médias et de montrer la partialité pour justifier leurs actes. Les esprits faibles avides de sensations fortes, de reconnaissance et d'identité adhéreront à cette théorie facile à digérer, ils voudront combattre l’oppresseur, le menteur, ils voudront se faire martyr d'une cause sans cesse pointée du doigt.
Bien sûr, l'égale traitement médiatique de toutes les violences n'est pas une garantie de réconciliation, elle n'en est pas moins un préalable, une condition sine qua non, à l'établissement d'une république libre, égalitaire et fraternelle, tout ce que combattent les djihadistes et les nazis.
(1) A Munich a lieu un procès, en Allemagne a lieu une prise de conscience
http://www.liberation.fr/monde/2014/08/27/l-allema...
(2) La traduction n'est qu'une infime part de l'article, dont je connais pas vraiment l'auteur,mais il est bien sourcé (hélas en allemand) et mérite d'être lu.
http://blogs.mediapart.fr/blog/albert-herszkowicz/...
